30/06/2016
Radio Pardie- "Jorg, je crois que j'ai entendu des pas."
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29/06/2016
Paris au crépuscule
À Arthur Schnitzler
Il descendit de voiture. Il fit les cent pas. La lumière des éclairages publics vacillait dans la petite rue et éclairait à peine La Fontaine Molière, qui s'écoulait dans un mouvement continu. La chaussée n'avait pas encore séché de la pluie de la veille. "C'est curieux pensa Éric, on est à cent pas du palais Royal et nous pourrions nous croire dans quelque ville de province. Nous pourrions jeter des pièces dans la fontaine.Quoi qu'il en soit nous serons à l'abri des curieux et nous ne rencontrerons aucune de ses connaissances."
Il songea à cela en regardant distraitement la devanture de bijoux en argent vendus au poids. Il consulta sa montre : 21 heures. Il faisait nuit noire. L'automne s'épanouissait et puis cette sacrée tempête qui avait fait tomber les tuiles des toits...mais le temps était clément comme s'il était averti de leur rendez-vous.
"Encore une demi-heure", pensa-t-il, près de la fontaine au carrefour. Il observa distinctement les quatre rues par lesquelles elle pouvait venir. Il remonta le col de son trench. " Elle viendra aujourd'hui. Vendredi, réunion du conseil d'administration, elle osera sûrement sortir et pourra même rentrer plus tard que d'habitude"; la sonnerie du bus tinta. Quelques clients du restaurant italien sortaient, il distinguait un piano à l'intérieur. La rue se peupla de touristes élégants prêts à s'étourdir dans les établissements du Premier arrondissement. Mais ils n'entamèrent pas sa tranquillité.
Personne ne fit attention à lui. Soudain, il aperçut une silhouette qui lui parut familière. Il alla vivement à la rencontre de la jeune femme sans voiture. C'était elle. En l'apercevant, elle hâta le pas.
- Tu arrives à pieds?
- J'ai renvoyé la voiture Place Colette. Je crois que le taxi m'a déjà conduite une fois.
Un homme passa et les fixa. Éric le toisa, l'oeil sévère,
- Je suis sûr que tu ne le connais pas. Mon taxi nous attendait, dit-il, suis-moi.
- C'est ton taxi ?
- Oui, si luxueux?
- Nos rendez-vous sont courts, autant que le taxi soit agréable.
Ils rejoignirent la voiture mais le taximan s'était absenté.
- Où donc est-il?
Éric inspecta les environs.
- Seigneur, murmura-t-elle.
- Attends une minute Sweetheart! Il doit être par là.
Il tourna la tête et vit la terrasse du café où le chauffeur était tranquillement attablé.
- Je suis à vous dans une minute. Quelle direction?
- Place de l'Odéon, s'il-vous-plaît.
La jeune femme se blottit dans les bras d'Eric et releva sa capuche.
- Tu ne veux pas me dire "Bonjour"?
- Laisse-moi une minute, je t'en supplie, le temps de reprendre haleine.
La voiture avait atteint la Place de la Concorde et s'engagea sur Le Pont-Neuf. Emma enlaça son amant, ils s'embrassèrent dans le rétroviseur du taxi., les langues faisaient des lacets.
- Et sais-tu depuis quand nous ne nous sommes pas vus?
- Dimanche? Oui, seulement de loin.
- Comment cela? Tu es venue chez nous?
- Oui, chez vous, vraiment, cela ne peut continuer, je ne reviendrai jamais chez vous. Une voiture nous dépasse.
- Du calme, avec la pluie, on ne peut pas nous reconnaître.
- Si, si je les connais. Allons ailleurs je t'en supplie !
- Taxi, nous allons rebrousser chemin, conduisez-nous Place des Vosges, s'il-vous-plaît !
Emma s'accrochait aux poignées...
- Allez moins vite, merci.
- Pas à cette allure, vous avez perdu la raison!
- Excusez-moi, je m'emballe.
- Pourquoi tu n'es pas venue hier? Chez ma sœur? Je croyais tu étais invitée toi-aussi.
-Je ne supporte plus de te voir au milieu de gens. Je veux te voir seule sur un lit...
Elle étendit ses jambes, dont on distinguait à peine les bas de soie blancs.
Le taxi eut l'air de glisser, heurta un trottoir, et zigzagua...
- Ralentissez et reprenez vos esprits, vous êtes épuisé, nous descendons, attendez-nous.
Près du Pavillon de l'Arsenal, les lumières rouges se reflétaient dans l'eau et vacillaient. Les phares des voitures balayaient les quais de Seine.
- Suivez-nous, dit-il au Taxi.
Ils marchaient sur le trottoir.
- Nous devrions partir, partir tout à fait...
- C'est impossible.
- Nous sommes lâches, Emma, voilà pourquoi c'est impossible.
- Et mon fils?
- Il te le laisserait, j'en suis certain.
- Et comment?
- En taxi, immédiatement, viens !
- Non.
- Donc, c'est la dernière fois!
- Quoi donc?
- Que nous nous voyons, reste auprès de lui.
- Parles-tu sérieusement?
- Oui.
-Tu vois, c'est toujours toi qui gâches nos rendez-vous. Et nous irions où si nous partions?
-À Calais, à Douvres, je ne sais pas, en Angleterre.
Ils regardèrent le Taximan.
- à Calais, s'il vous plaît, s'exclama Éric.
Ils s'engouffrèrent dans la voiture et s'embrassèrent. la voiture démarra à pleine vitesse, elle accéléra sur la route détrempée et heurta un panneau signalétique. À cet instant il sembla à Emma que la voiture s'élevait dans l'espace, elle se sentit projetée dans l'air, son corps décrivant une rotation vertigineuse. Elle se retrouva étendue sur le sol. Elle ne voyait rien, sa peur ne fit que croître, car elle ne percevait pas le son de sa voix. Elle comprit tout à coup très distinctement les événements. La voiture avait buté sur quelque chose, une borne sans doute s'était renversée et ils avaient été projetés. "Où est-il lui ? Pensa-t-elle. " Elle ne perçut aucune réponse. Elle essaya de se mettre debout et ne parvint qu'à s'asseoir, ses mains exploraient le sol, à tâtons, et rencontrèrent une masse. Éric était étendu à côté d'elle. Elle allongea le bras, toucha son visage. Quelque chose de chaud et humide coula entre ses doigts. Éric était blême, et le Taximan? pas de réponse.
- Je n'ai aucun mal, pensa-t-elle.
Le chauffeur de Taxi se pencha en titubant et s'agenouilla. Emma était à ses côtés. Il regardait fixement le visage livide. Les paupières ne laissèrent paraître que le blanc des yeux. Un filet de sang ruisselait lentement de la tempe droite. Aucune place pour le doute. Il saisit la tête entre ses deux mains et la souleva.
- Que faites-vous ! s'écria Emma, d'une voix étranglée.
-Mademoiselle, je crois qu'il est arrivé un grand malheur.
Elle prit le chauffeur par le col de de sa chemise.
-Ce n'est pas possible, tu n'es pas blessé ! Ni toi ! Ni moi !...
La tête inerte retomba sur les genoux du taximan. Elle fondit en larmes. Il regarda l'avant de la voiture broyé par le choc.
-Courez, allez, cherchez quelqu'un ! Appelez un véhicule d'urgence !
-Nous ferions mieux d'arrêter une bagnole!
- Non, ce sera peut-être trop tard, oui, trop tard, il nous faut un médecin.
- L'ambulance, le docteur, vous savez, ça ne servira plus !
- Mais dépêchez-vous, bon dieu !
-J'y vais, courage, toute seule.
Emma conserva le visage sur ses genoux, contre un mur, dans l'obscurité.
"Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible,non, ce n'est pas possible se répétait-elle, sans cesse." Un frisson la parcourut, "Quelle idiote, c'est un mort, je suis seule avec un mort, elle prit conscience de l'abandon total dans lequel se trouvait le visage. Elle se raccrocha à la lumière d'un lampadaire, qui n'était qu'un piètre réconfort mais qui avait le mérite d'être là. Ses yeux se brouillèrent, elle les ferma. Puis se redressa comme en sursaut.
Elle imagina le retour du taxi.
- On ne peut pas me trouver là, c'est impossible!
Elle posa la tête délicatement sur le sol. Des voix se firent entendre. Elle écouta tétanisée. Les voix venaient d'une ruelle à droite. Ce sont deux femmes, trois peut-être qui ont aperçu la voiture. Les yeux du mort s'agrandissent, il veut la garder en son pouvoir...la voilà partie, elle marche puis court sur la route, en retenant sa robe pour ne pas tomber, détale, fuit. Elle voit passer une ambulance de premier secours, elle sait bien où ils vont, elle les suit des yeux, se retourne, et continue à courir, elle a un mari, un fils, non on ne peut pas la trouver là. L'accident, c'est la fin de l'anneau de Gyges. Elle hèle un taxi, elle n'aspire qu'à rentrer chez elle. Le retour est interminable. Paris défile, puis elle passe le boulevard des maréchaux et croise des prostituées, la voilà loin, hors de Paris. La sonnette retentit, elle entend la femme de chambre qui ouvre la porte, elle entend la voix de son mari, incline sa tête, sa robe est maculée de sang. Elle sent que le moment est venue d'être forte, elle se dirige vers la salle à manger et y entre au même instant que son époux. Dans la lumière tamisée.
-Ah, tu es déjà rentrée !
-Mais oui, depuis longtemps.
-Apparemment, on ne t'a pas vu arriver, le petit boude dans sa chambre. Elle sourit d'un air très naturel, mais se sent épuisée. Elle n'entend plus rien. Et voit ....qui ouvre les yeux avec l'aide des secours. "S'il vit, s'il a repris connaissance ?"
-Qu'as tu ? Son mari se lève, l'air grave.
-Quoi, comment?
-Mais enfin qu'est-ce que tu as? Tu allais t'endormir et tu as poussé un cri.
Elle considère son propre visage déformé dans la glace. Deux mains se posent sur ses épaules.
" Il ne se vengera pas, il est mort, et les morts se taisent."
-Pourquoi dis-tu cela? Elle regarde son mari épouvantée. Il lui semble qu'elle vient de tout raconter à haute voix.
-Qu'ai-je dit alors?
Son mari articule lentement "Les morts se taisent".
-Oui, dit-elle, oui.
C'est sa dernière épreuve. Elle sait qu'elle a perdu. Dans ses yeux, elle lit qu'elle n'a plus rien à lui cacher.
-Va coucher le petit, et tu as quelque chose à me dire.
Elle sait que dans l'instant qui va suivre , elle dira toute la vérité à un homme qu'elle a trompé depuis de longues années. Et un calme immense l'envahit. Elle sourit à son fils.
13:07 Publié dans Nouvelles, récits | Commentaires (0) | Tags : arthur schnitzler, les morts se taisent, nouvelle, accident, adultère | | Digg | Facebook |
23/06/2016
Quizz estival. Êtes-vous une bombe sexuelle?
Vous croisez trois marins :
# vous les invitez à danser.
@ ils vous racontent leur vie en vous bouffant du regard.
& vous les guidez.
€ ils vous invitent à danser.
Vous êtes invitée chez des garçons inconnus, vous jouez :
# à action vérité
@ avec la mousse à raser
& à la fille timide
€ à l'auto-stoppeuse reconnaissante
Votre sport préféré :
# la pole dance
@ le surf
& la course à pied
€ la zumba
Votre film préféré :
# Neuf semaines et demie
@ Witness
& Femme fatale
€ Springbreakers
Un beau brun vous emmène au Galeries Lafayette :
# Il n'arrive jamais à destination.
@ Il se fait expulser par la sécurité.
& Il se bourre de macarons avec vous.
€ Il vous fait le coup de la panne.
Vous rêvez d'une fellation :
# au Jardin des Tuileries
@ dans une montée d'escalier Hausmannienne
& dans un water bed
€ sur une banquette de Wagon-lit
Vous rêvez de faire l'amour :
# au BHV
@ au Musée d'Orsay
& dans un champ de blé
€ dans un confessionnal
Résultats et profils en commentaires.
00:18 Publié dans Actualité, Inclassable | Commentaires (7) | | Digg | Facebook |