07/06/2014
Le Quizz estival ! Munissez-vous d'un bon vieux papier et d'un stylo...
QUIZZ
Quelle héroïne êtes-vous ?
1) Votre libraire idéal c’est :
* Un jeune irlandais alcoolique.
@ Une bombe brune qui mange sur sa planche de surf.
£ L’arrière-petite-fille de Georges Sand.
2) Vous emmenez sur une île déserte :
*Une cloche.
@Votre ipad.
£Un groupe électrogène.
3) La vie ne serait pas la même :
*Sans toit.
@Sans toi.
£Sans moi.
4) Tu vas danser en boîte :
*Au Balajo.
@Aux Bains-Douches.
£ Chez Castel.
5) Tu bois :
*Un TGV.
@Un bombardino.
£ La prune de ton copain Alex.
6) Devant l’ouvreuse c’est :
* « Une place pour Chacun cherche son chat ch’il-vous-plaît. »
@ « Le Temps des gitans, please ! »
£ « Quelle salle pour Nymphomaniac ? »
7) Tu te réveilles :
* Dans un champ.
@Dans un enclos.
£ Dans un musée.
8) Ton rêve favori :
*Rome.
@ Stockholm.
£ Goa.
9) Ta citation préférée :
* « Entre ici, ami de mon cœur. »
@ « J’aime ces hommes qui font ce qu’ils peuvent, assis sur le bord des fleuves »
£ « Le temps est un vieillard qui a la malice des enfants. »
10) Tu veux l’emballer :
*Tu prends du papier-cadeaux.
@Tu mets une cravate.
£ Tu l’invites à un effeuillage burlesque.
11) T'es qui toi?
*
@
£
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01:06 Publié dans Inclassable | Commentaires (4) | Tags : quizz, psychologie, fille, littérature | | Digg | Facebook |
21/11/2012
La deuxième partie de la première séance (suite)
Bérénice préférait voir "La nuit juste avant les tisanes", l'histoire d'une cultivatrice kirghize qui accouche seule, dans son champ.Bérénice des idées baroques. Elle aime se balader à Bruxelles et lit Cioran. Cioran, ça a l'air tellement triste, que quand je vois Bérénice qui le lit, je pleure, rien qu'a l'idée qu'elle le lise, je ne veux pas que Cioran fasse du mal à Bérénice, je lui aurais bien dit mes quatre vérités, mais il est mort..le crétin.
Nous sommes donc entrés dans le cinéma si-indépendant-qu'il-est- marginal, moi, je me laissais guider je regardais Bérénice, mon écran noir à moi, Bérénice a un bonnet de laine, des cheveux blonds, qui descendent en torsades, sous le couvre-chef et juste ça c'est le générique de début de Bérénice parce que après, sa taille ravissante ressemble à une liane , et son short, indicible, un short indicible. Berenice s'est retournée et m'a souri.
Elle n'est pas très bavarde, elle s'est fixé une règle, jamais plus de trois mots! Je la connais parce que je suis malin. La règle du mystère. Trois mots. Miss, terre, rieuse. Même si on lui chatouille les pieds avec des chamallows, elle ne parlera pas, car il y va de sa capacité de séduction, et la capacité de séduction chez une fille, c'est sacré, comme le soleil chez les Mayas ou la planche de surf au Pays Basque. Les campeurs mangent dessus.
À maline, malin et demi. Du coup ce jour-là je ne parlais plus, je la suivais, j'étais muet, j'étais mutique, j'étais mythique, et pour couronner le tout,cerise sur le générique, elle avait des talons hauts qui claquaient sur le parquet du café, au milieu des photos d'exploitation. Vous vous dites que je me fais des idées, que je fanfaronne, je ne vous mens pas mais je vais être honnête, Bérénice n'est pas ma petite amie, c'est une copine, mais je la verrais bien comme ma petite amie qui parlerait italien couramment et qui serait hyper cultivée en cinéma, tellement cultivée, genre silence ça pousse.
J'étais décidé à passer à la vitesse supérieure, mais avec ce film Kirghize sur les tisanes, et ma stratégie du mutisme cela ne facilitait pas le contact! Ha oui, j'ai oublié de vous le dire mais je suis brun. Ainsi nous avions à nous deux trois mots de vocabulaire pour nourrir la conversation. Silence ça pousse.
16:32 Publié dans Cinéma, télévision, Nouvelles, récits | Commentaires (7) | Tags : cinéma, art et essai, fille, littérature, sentimental | | Digg | Facebook |
05/05/2012
Bleu acier (1ère partie)
Ethan se glissa entre deux entrepôts, dont l’interstice lumineux lui indiquait la direction du port. Il ne voyait rien, si ce n’est en baissant la tête quelques oranges qui roulaient sur le sol. Ses pas s’aimantaient au reflet moiré de l’eau et aux sirènes des porte-conteneurs. Il jeta un œil derrière lui et vit la colline de Haïfa plongeant vers la mer. Il avait du mal à imaginer que Haïfa ait pu être une étendue d’oliviers avant de devenir cette friche industrielle posée sur l’eau comme un rail rouillé. Il dépassa un entrepôt de chaussures, puis un local réfrigéré de fruits et légumes. Il marchait, avec la nonchalance d’un promeneur qui profite de chaque instant. Les porte-conteneurs lui paraissaient d’inquiétantes créatures d’acier, surmontées de grues rouges et son regard peinait à embrasser l’immensité de leur surface de portage. Il cherchait un bar pour y dérouler sa fin d’après-midi. La chaleur s’emparait de lui et la reflection de l’eau, loin de véhiculer l’air du large, figeait chacun de ses gestes dans une éternité ensoleillée. Chaque mouvement lui coûtait et accentuait son désir de s’asseoir sur une chaise.
Il était évident, en balayant l’ensemble des installations portuaires, que les hommes se laissaient happer par une volonté de saccager la Méditerranée, du moins Ethan le pensait-il en se baladant dans cette décharge à ciel ouvert, vidée de présence humaine à l’exception de quelques marins effrontés, qui sautaient de leur pont dans des flaques d’huile peut-être pour impressionner des navigatrices du dimanche, aux boucles brunes qui se déroulaient dans leur dos nu comme un tapis d’algues, et faisaient virevolter leur hors-bord dans le port avant de partir se balader en mer. C’était sans doute une manière de leur dire bonjour et de braver la saleté du quotidien dans des sauts héroïques, qui n’avaient pour seul mérite que de justifier à leurs yeux d’avoir mis un pied devant l’autre ce matin-là. Il les apercevait s’élançant dans un ballet rythmé, droits comme des citrons, avant de disparaître dans l’eau noirâtre pour mieux ressortir, fierrots en agitant la main. Mais toute cette ferraille lui donnait mal au cœur, ces carcasses, ces voyages sans âmes, ces soupirs sans amour. Ethan longeait désormais la mer, qui toute souillée qu’elle était de la fièvre du commerce, matérialisée par ces bateaux charrettes pleins à ras bord, toute souillée, conservait malgré tout cette bleuité d’innocence qui réveille les âmes fatigués de Joseph Conrad. Car la mer resterait le rêve d’immensité, malgré le village global, et l’uniformisation des cultures et le tout est dans tout et réciproquement. Elle serait toujours ce qui nous sépare de l’autre, de nos futures amours, de la fille qu’on aime, des enfants qui ont grandi, des rêves déchus.
Les oranges roulaient à ses pieds, c’était plutôt pas mal comme fin d’après-midi. Il trouva enfin un bar digne de ce nom avec des vrais marins dedans sans bérets à pompons. Il allait pouvoir se soûler jusqu’à la nuit tombée. Et pourquoi, lorsqu’il ne s’y attendrait plus, ne rentrerait-il pas avec une fille perdue sous le bras, cigarettes et ptites pépées. Ethan rêvait tout éveillé, aussi avait-il l’air un peu con quand il poussa la porte du bar. Il y aurait des chaises. L’établissement était tenu par deux cinquantenaires, disharmoniques, l’un parlait fort et vulgairement, l’autre n’arrivait pas à articuler un mot comme s’il avait eu une extinction de voix que l’imagination romanesque d’Ethan attribua sans ciller à un cancer des poumons. Le goût des maladies chez l’homme est inné un peu comme la marche, un baiser ou des frites. Dans le rade, enfumé en diable, ce qui corroborait l’hypothèse d’Ethan, qui lui valait de s’adresser au barman avec une sorte de pitié de circonstance, dans le rade étaient épinglés un portrait de Che Guévara, d’Oum Kalsoum, des photos du Sinaï, et des affiches géantes du Galatasarai. ce qui lui donna idée de commander un café turc, pour vérifier la raison obscure de ces amitiés ottomanes. Le café se révéla plein de marc, mais trompa sa solitude. Force était de constater que river ses yeux au fond de tasse constituait un début d’occupation. L’aphone toussa.
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16:33 Publié dans Nouvelles, récits | Commentaires (0) | Tags : mer méditerranée, voyage, conrad, amour, fille, eau, industrie | | Digg | Facebook |
10/03/2012
Rousses redux
Contre les rousses
Les bûches rougeoient, mais ce sont vos cheveux qui crépitent, dans le foyer incandescent. N'approchez pas, lectrice orange, à moins que vous ne vouliez embrasser le sort des mécréantes rousses dans cet autodafé !
Parfois, au coeur de l'âtre, quelques mèches enlacées palpitent comme des sarments de vignes oubliés dans quelque feu de joie. Embrasez-vous diablesses, en ânonnant vos incantations obsolètes, vos salmigondis rigolos ! Le ciel frémit. Le grand inquisiteur a mal fait sa besogne. Je vous disperse ! Sous le gui, à la lune, au chocolat, à Moscou, les poupées ! Dans la file d'attente, de la gare de Nantes, avec aux lèvres cette ...mousse...au chocolat !
Sale tignasse ! Fribouille mal attifée ! Frimousse mal débarbouillée ! Gourmande que vous êtes, châtaigne hirsute, vous méritez de finir en crème de marron ! Comme dessert d'après-midi d'automne quand on s'embrasse en canotier...
Si le feu s'endort, les pierres restent levées dans la clairière bretonne. Quelques feuilles mortes voltigent sur le sentier.
L'hiver approche... où, dieu merci, vos cheveux seront blancs !
Je vous laisse. Promettez-moi de ranger au grenier vos feux de Bengale. Ils n'amusent que les enfants.
Bien sans vous.
Poil de Carotte
Merci à Bernard P. Photographe. La photo est protégée par un copyright.
http://floredesenlisse.hautetfort.com/
14:48 Publié dans Lettres, Photo, art contemporain | Commentaires (0) | Tags : roux, rousse, fille, cheveux, frimousse, moscou, bretagne, sorcières, inquisiteur | | Digg | Facebook |
05/03/2012
Retour définitif et durable des lettres aimées
Contre les blondes
Madame,
Depuis Jacques Brel, je sais que les Frida deviennent des Margot.
Ne dégrafez pas votre corsage, joli épi de blé !
L'été vous cuirait ! Cachez vous sous la charmille, car votre chevelure cendrée ne sera vite que feu de paille. Passez les moissons à l'ombre et arrêtez de vous vanter d'être parente du grand astre d'or.
Plutôt que dorer votre toison, il eût mieux valu qu'il éclaire votre ampoule!
J'aime à songer à un monde sans blondes, délesté de Coca Cola Light, de Princesse Tam Tam, et de Feux de l'amour. Mais vous êtes là et je dois bien me résoudre à aimer la lingerie, les jeans taille basse, et les autobronzants.
Je déteste vos boucles blondes : elles me rappellent les ondulations des vagues, et j'aime trop à naviguer sur votre chevelure.
Sans le mal de mer, veuillez croire Madame qu'il se pourrait
que je vous écrive
à nouveau.
Zadig sans Voltaire
21:13 Publié dans Lettres | Commentaires (0) | Tags : fille, littérature, lettres, blondes, jeans taille basse, lingerie, crème | | Digg | Facebook |
21/12/2011
Quatre à quatre
Rue de Ponthieu, il ya des grands noirs qui jouent au loto avec des valises diplomatiques. Rue de Ponthieu, il y a des bureaux qui ont appartenu à Francis le Belge. Avec des boitiers usagers qui ressemblent à des détonateurs.
Je n'ai pas envie que mes héroïnes ressemblent à Anna Karina, je n'ai pas envie que mes héroïnes ressemblent à Claude Jade, je n'ai pas envie qu'elles ressemblent à Françoise Dorléac, je ne veux que des filles maquillées, artificielles et sans conversation.
Trois comme les rois mages, les doigts de la main. Bref elles sont trois. Lisa habite une rue orientée vers l'Est et adore la sensation du soleil qui réveille son visage, à huit heures du matin quand elle se dirige à tâtons, les yeux dans la lumière, vers la station la plus proche. Elle passe devant une épicerie dont la devanture est illisible. Elle aime la fatigue oculaire du soleil. Le soleil, c’est gratuit.
Lisa veut un homme, un vrai.
Lisa, lorsqu'elle plonge son visage dans l'eau fraîche du lavabo, elle entend des aéroplanes. Les pandas aiment les hautes branches; mais pas les vols planés, alors, elle lève les yeux et fait une mine de déterrée, comme si on avait volé les ailes de l'Ange Gabriel. « On devrait jeter les aviateurs au trou » répète-t-elle,en boucle.
Viviane a l’allure d’une rose de Bretagne et vit dans un pavillon de banlieue où elle aime respirer. La pelouse est moche, la pelouse est jaune, mais elle sent bon. Elle l’arrache et la jette en l’air. Viviane lit.
« Encore un bouquin féministe ! » s'écrie Charline. »
Charline passe son temps à la piscine avec son grand chapeau plat. On la prend pour une américaine.
Les trois filles décident de braquer une banque parce qu'elles ont été licenciées. Quand on est licencié on ne fait plus de shopping, et quand on ne fait plus de shopping, on laisse le shopping aux grosses nulles qui ont mauvais goût.
- Et la chocolaterie ? suggère Viviane. Une chocolaterie?
Viviane lit trop. Viviane s'endort avec des sorcières rousses et Scott Fitsgerald qui fait du baise-main.
Les « pandas roux », c'est leur nom parce qu'elles se réveillent toujours à onze heures du matin.
Ajoutez une heure de maquillage, parce que c'est pas le genre à dévaliser une bijouterie en pyjama.
Charline joue avec ses bouclettes et en regardant ses copines comme si elles avaient inventé l’eau tiède. Charline a des chapeaux noirs, comme dans les films français expérimentaux.
« Tu connais le coup de la pomme? »
Rue de Ponthieu, il y a des dealers de cocaïne, de grandes brunes avec trois couches d'autobronzant, une sandwicherie kasher et des salades à 15 euros.
Des acteurs doublent un film d’animation. Soyez sympas, rembobinez. La ville grouille d’activités incongrues. Soyez sympas, rembobinez. La ville grouille d’activités étonnantes. Tiens, je n’avais pas entendu ça.
Elles enfilent des collants sur la tête.
Rue de Ponthieu, il y a des faux-cils, des faux seins, des faux airs et des fausses montres.
14:43 Publié dans Nouvelles, récits, Vie des autochtones | Commentaires (0) | Tags : paris, fille, champs elysées, illuminations, vol, portait, cinéma, lecture | | Digg | Facebook |