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16/10/2012

Les Pigeons - Retour aérien de Benoît Pinaud

Les Pigeons

De leur peu glorieuse image lassés,
Les pigeons, un jour, en ayant assez,
Fort unanimement se révoltèrent.
On voulait, selon quelques congénères,
Les plus fiers parmi tous, qu’à leur endroit
Cessât ce mal, fort répandu ma foi,
D’être « stigmatisés », comme ils disaient.
« N’endurons plus qu’en ville nos méfaits
Nous vaillent injures et triste renom.
L’Histoire se souvient de notre nom,
Notre vaillance servit la Nation.
Désormais, c’est dit, pour toute ration,
De miettes nous ne nous contenterons ».
Voici nos volatiles, ailerons
Gonflés, occupant l’espace public.
Et de leurs roucoulements énergiques
La ville fut bientôt la résonnance.
Telle présence (par là, telle nuisance)
Attira d’honnêtes gens, débonnaires
Mais quelque peu fâchés, qui décidèrent
De dénouer la crise : il fallait bien
Accorder à ce groupe souverain
Une digne nourriture, une riche
Mixture faite des tout meilleurs grains.
Les indignés, sur ce repas peu chiche
Se ruèrent, si bien que leur refrain
Cessa : le poison leur cloua le bec.
Les survivants eurent tôt fait, avec
Ce malheur, de comprendre que le mot
« Pigeonner » ne s’éteindrait de sitôt.

Cette fable rappelle, s’il le fallait,
Qu’il faut toujours, du bon ou du mauvais,
Savoir trier. Mais elle illustre encore
Que l’appât du grain est bien le plus fort.

Copyright Benoît Pinaud

27/04/2012

...à méditer

 

 

"Dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est faciliter la réussite des médiocres"

Michel Audiard à propos de Félix Libris


 

07/03/2012

Les affabulations rebelles

L’âne, la tortue et le chien


L’engeance humaine aux caprices est sujette.
Toujours, obstinément, elle souhaite
Qu’à sa volonté l’on soit favorable,
Ce que nous allons voir dans cette fable.

Certains bourgeois, comme loisir ayant,
La compagnie des bêtes, passe-temps
Louable mais de grand labeur, s’offraient
Parfois l’oisiveté de profiter
Agréablement de leurs protégés.
Leur domaine fort vaste consistait
En maintes pâtures, vergers, jardins,
Terres propices à l’observation
Animale, aux promenades sans fin.
Surprenante est l’humaine décision :
On projeta un jour d’aller chercher
Le baudet. Pour, disait-on, le mêler
A une tendre ballade champêtre.
Mais l’animal, paraît-il, n’est pas l’être
Le plus accommodant ; il décida
De ne point déroger à ce cliché;
Et pas le moindre sabot ne bougea.
« Soit, dit à sa femme le fermier,
Trouvons amitié chez d’autres compères ».
L’indolente tortue fut approchée.
Cette dame pouvait bien se complaire
A être sous tous les angles étudiée.
On jugea fort bien de la carapace :
La doyenne ne daigna se mouvoir.
Pis, restant cloîtrée dans son dortoir,
Elle n’offrit point, animal tenace,
Son cou ridé aux regards patients.

Offensés d’un tel accueil, nos deux braves
S’en retournèrent, chassant leur courroux
En songeant à l’ami fidèle et doux
Qui les attendait et qui, sans entrave,
Les accompagnerait docilement
Pour une paisible marche en sous-bois.
Le ciel fit que le temps se gâta.
Et Médor leur dit, par quelques abois,
Qu’à cette sortie il n’inclinait pas.
D’humeur maussade ou non, il faut admettre
Qu’il fait parfois un temps à ne pas mettre,
Même fidèle, un canidé dehors.

 

Copyright Benoît Pinaud

30/12/2011

Photo d'un écrivain ermite

Benoît Pinaud écrivain et membre de la Congrégation nous a fait parvenir en exclusivité sa photo. L'occasion de découvrir à quoi ressemble ce fabuliste, ce faiseur d'histoires.

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Benoît Pinaud rumine un texte.

 

La Pays perdu, de Pierre Jourde

Encore une délicieuse chronique littéraire de Félix libris. Rejoignez avec lui la Congrégation des crapules et des fantasques et envoyez-nous des contributions !

22/12/2011

A la recherche des « sans passé »


Un homme sans passé à la dérive sur les flots de la mer du nord, un pianiste virtuose en smoking sur une plage anglaise, un travesti qui passe et repasse à bicyclette dans un petit village…
Bohèmes en errance dans un film d’Ari Kaurismäki ? Ou fantômes surprenants mais bien réels qui traversent nos sociétés ordonnées ? Ces drôles ont bel et bien été vus, par les yeux médusés de quelques policiers, journalistes et autres badauds. Vus, photographiés, interrogés, commentés, surnommés (« l’homme au radeau », « pianoman »…).
Qu’ils sortent de l’ombre, ces sans passé, ces sans papiers, et courons après eux. Courons après les hurluberlus, les traverseurs de désert, les mythomanes et les yétis. Des cosmonautes en perdition dans la voie lactée, des barons perchés, des hommes des forêts, des voyageurs sans bagage, doivent bien exister quelque part, en dehors des écrans ou des livres. Courons après eux et rions avec eux, ces fous qui ne nous font que sourire, ils doivent en avoir de belles à nous raconter. Ils nous décriraient bien des fantaisies et de belles illuminations.
Car, dans les régions arides d’Abyssinie, en d’autres temps, certains avaient déjà perdu leur passé …
A la recherche des sans passé, on peut courir encore et encore, car ils auront toujours une longueur d’avance.

 

Copyright Benoît Pinaud


21/12/2011

Qu'est-ce qu'être fantasque?

Nous accueillons dans la Congrégation Laurent Nicolas, plasticien, animateur radio et nouvelliste!

Et sa lettre lance une véritable méditation philosophique sur le mot "fantasque"...

Sinon Laurent, pour information, je suis spécialiste des mortaises têtiaires, ayant corrigé  jadis un catalogue de poignées de portes.

http://www.malaxi.net/

Laurent Nicolas



"Cher Stephan


Je ne manquerai donc pas cette invitation même si je ne sais encore quelle forme et tournure lui donner. Par essence je me méfie des congrégations, j'abhorre les crapules et ne trouve aux fantasques que ce que Sacha Guitry lui même leur autorisait en précisant : "il m'arrive de parler très fort à l'oreille d'un myope ".


C'est donc avec une joie indicible, un incontrôlable trac et un bonheur ineffable que j'accepte ton invitation à rejoindre "La Congrégation des crapules et des fantasques". Surtout, je l'avoue, dans l'espoir de recevoir très vite ma carte de membre que je rangerai, rassure- toi, avec la plus grande précaution dans mon portefeuille de moleskine entre celle des amis d'Álvaro de Campos et ma carte de fidélité de l'épicerie "Au soldat laboureur" 54 Avenue du Général Leclerc. Qui je te te le rappelle est en face de la rue de la Tombe-Issoire ce qui reste sans commentaire...
Mais ça, tu le savais sans doute, il me semble d'ailleurs, t'y avoir vu trainer dans les rayons bricolages à la recherche d'un sujet littéraire.


J'espère que la seule présentation de cette carte que j'entends exhiber avec une fierté académique ; j'ose espérer, devrais-je dire, qu'elle m'octroyât, sinon les faveurs d'une laudative du moins la compréhension des pandores lors de nos nocturnes mais éthyliques baguenaude Parisienne.
J'apprécierai du moins échapper une fois aux fastes de leurs invitations à finir la nuit dans leur hôtel sans confort par la seule grâce de la présentation de ce sauf-conduit. Et nous pourrons ainsi rentrer beuglant à tue tête dans les rues endormies, ces phrases d' Ernest Renan citées du dictionnaire de l'académie Française, édition de 1986 sur la définition de : Fantasque : "Notre époque de passion et d'erreur apparaîtra alors comme la pure barbarie, ou comme l'âge capricieux et fantasque qui, chez l'enfant, sépare les charmes du premier âge de la raison de l'homme fait. Notre politique machinale, nos partis aveugles et égoïstes sembleront des monstres d'un autre âge."

Laurent Nicolas

18/12/2011

Lire à la mer

Merci encore à toi, Felix Libris membre de la Congrégation des crapules et des fantasques, pour ce monument de la Littérature. Un vrai bijou.

15/12/2011

Discours officiel de Benoît Pinaud pour son entrée dans la Congrégation

Chers compagnons de littérature fantasque, c’est avec un enthousiasme survolté que le soussigné Benoît Pinaud en rejoint la congrégation. Qu’hommage soit d’abord rendu à son initiateur, Stephan Pardie, ainsi qu’à Félix Libris, dignes représentants de l’amour des Lettres.


Notre patronyme éveillera sans doute chez quelques bienheureux lecteurs le souvenir de pages désopilantes, nées d’une plume hors du commun, d’un maître de la loufoquerie, inventeur d’un langage coloré de noms d‘oiseaux (d‘une variété inégalée), d’intrigues saugrenues (et néanmoins intrigantes), j’ai nommé bien sûr le grand Frédéric Dard, alias San Antonio. Frédéric Dard ? Un grand écrivain ? se piqueront certains. Allons bon ! Et pourquoi pas Jean Roucas, alors ! Titre toujours contesté à celui qui avouait « en baver » pour composer les aventures du commissaire San Antonio, flanqué de ses deux collègues, Bérurier et Pinaud. Et pourtant, l’Académie française lui fut suggérée, à lui qui eut la sagesse de la refuser.*

San Antonio, de la grande littérature ? Nous sommes certains à le penser. Et la relecture de Bérurier au sérail, aux Editions Fleuve noir, enfonce le clou. De la grande littérature qui valse (à coups de pied dans les valseuses souvent), de la littérature qui tangue, à l’image du bateau sur lequel est embarqué le célèbre trio au début du roman. De la littérature où le bon Rabelais n’est pas loin quand Béru déguste sur ce bateau en liesse une bonne saucisse épicée, alors que tous sont pris de vomissures imminentes et cherchent les uniques « caguoinsses du vaisseau » déjà occupées par Pinaud !

De la grande littérature, eh oui, parce que Béru nous éclate, quand il s’affaire à monter sur un dromadaire, après cette traversée maritime de folie. Faisant d’abord le tour du véhicule (« Les pneus sont bons , fait-il en soulevant une patte du ruminant »), puis, enjambant la monture, et se retrouvant évidemment par terre : « M’est avis qu’il a voulu me jouer un tour de vache, ce chameau-là! déclara-t-il, je vous dis que c’est un vicelard ». Et que dire de la partie de catch que le pauvre aura ensuite à honorer à la fin du roman !


Amis des mots, tous aux néologismes de San Antonio et à ses pages farcesques qui dilatent la rate, comme dit l’Autre (L’Autre, si souvent cité dans les romans du sus-nommé), n’en déplaisent à ceux qu’il a pu choquer et aux défenseurs d’une littérature morale ! Et peut-être aurez-vous parfois, dans cet espace congrégatif, quelques nouvelles fantaisistes du cher Béru…

*San antonio a été contacté pour être candidat à l'Académie, mais à refusé de l'être.





14/12/2011

Ma très chère Soeur

Ma très chère Soeur,

Les jours ont passé. L'époque des fenaisons est révolue. Lorsque j'ouvre les fenêtres de ma cellule, je n'entrevois que des arbres vidés de leur substance. Paysage désolé et appelé à renaître dans les vignes de Notre Seigneur. "Voici venue la longue nuit des origines." L'hiver est la naissance du monde. Les journées se font mornes sans les travaux des champs. Si longues, lorsque nous nous levons aux matines. Je suis parfois sur le point de renoncer à mes voeux. Pourtant les heures passent rythmées par l'adoration, les chapelets, les mots fléchés et les offices.

Le petit chat est mort. Et un livre impie a été trouvé dans la crypte : "Comment draguer la Catholique sur les chemins de Compostelle?" Oserais-je vous dire que je ne l'ai pas donné immédiatement au Père supérieur ? et que les mauvaises pensées m'ont bouleversé l'âme. Quel charivari dans mon coeur tout entier voué à Notre Seigneur ! Quel bouleversement dans tout mon petit être moral !

Vous, Solange, luttez-vous aussi contre de mauvaises pensées ? Ou conservez-vous la force, dans la crypte, de garder votre genou à terre pour lui témoigner votre affection?

Donnez-moi vite de vos nouvelles.

Que Dieu protège et sauvergarde les Diaconesses.

Père François

Benoît Pinaud - Le fabuleux fabuliste

La Congrégation des crapules et des fantasques accueille en son sein Benoît Pinaud, auteur discret qui remet au goût du jour un genre littéraire oublié : la Fable. Et à l'heure où l'on publie des SMS, il est grand temps de redécouvrir les choses simples.

Il accepte pour la première fois de rendre public un des textes, où les ballons dessinent des arabesques.

Merci à toi, ô Benoît Pinaud !

Le ballon et l’enfant


Sitôt le pied posé
Sur le sable doré,
L’enfant blond divagua.
En ce matin tout neuf, dans un si bel endroit,
L’air fusait tendrement et offrit au bambin
De soulever un brin
Son ballon éclatant.
De ce hasard content,
Il confia sa course
A sa baudruche rouge et au doux vent marin,
Disant adieu à tous
D’un rire cristallin.
Il allait, batifolant et dodelinant,
Sautillant, zigzagant,
Dessinant au sol les courbes les plus plaisantes.
Et rien, à cette heure, pour troubler la séance.
Quand, soudain, au hasard
D’une brise plus faible,
Vinrent à son oreille
Les cris de désespoir
Des parents alarmés
D’une telle conduite, menant au danger.
Le sujet fut hélé
Et sommé de rejoindre,
Ordre vociféré,
La prudente engeance toujours prompte à se plaindre.
L’enfant fut de retour
En gardant le sourire :
Le guidant à rebours,
Son ballon, d’un soupir,
Vint danser follement
Au-dessus des parents.

Tout laisser aller n’est pas un vilain défaut.
C’est une liberté
A ne pas oublier
Que d’aller où nous mène la vie, sans repos.

© Benoît Pinaud



 

 

 

 

12/12/2011

Grand bonheur

La Congrégation des crapules et des fantasques a le plaisir d'accueillir son premier membre : Felix Libris, star internationale de la lecture à voix haute.

Merci à toi, ô Félix Libris!

 

27/11/2011

Congrégation des crapules et des fantasques

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Chers hurluberlus,

Ecrivains farfelus, photographes de fortune, artistes rigolards rejoignez notre Congrégation, et envoyez-nous par mail vos contributions. Après rigolade, votre grand oeuvre sera diffusée sur le blog.

Amen