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02/12/2014

Les grands Entretiens du mardi - Elie Guillou

 Elie Guillou sort un nouvel album cristallin intitulé Chanteur public, reste à l'affiche du conte Rue Oberkampf et continue d'animer son Lavomatic tour qui fait entrer la musique dans les sèche-linge. J'ai toujours rêvé de rencontrer Tintin, mais -Ho! surprise! - ce jour-là, il a une guitare. 

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Crédit - François Legeait  

Sur l'ensemble de tes expériences artistiques, je vois comme une tentative de redéfinition de la notion d'artiste. En la dépouillant du mercantilisme et par une forme de retour aux sources. Je voulais donc savoir quel est la définition de l'artiste ?

Il y a plusieurs choses : je me pose vraiment la question de la fonction de l'artiste. Ce qu'il est, je ne sais pas ; mais à quoi sert-il dans notre société? Est-ce qu'aujourd'hui, dans le mode actuel de diffusion des œuvres, on remplit les fonctions essentielles de l'artiste ? Je ne prétends pas être arrivé à une conclusion. Je fais comme tout le monde, j'ai mes petites obsessions et j'en fais des théorèmes qui n'engagent que moi. Quand même, je pense que l'un des rôles de l'artiste, c'est d'être le garant de la différence. Nous sommes tous porteurs d'une singularité mais le monde est souvent rétif à la singularité car elle demande un effort à l'autre, un effort d'adaptation. À mon avis, l'artiste a pour rôle de plonger en lui-même, de chercher sa différence la plus profonde de la brandir et la soutenir contre tout le monde malgré, semble-t-il, un phénomène de rejet. Plus on supporte une singularité et moins il est facile de la recevoir. "Pourquoi tu fais différemment ? Pourquoi veux-tu changer ? Tais-toi, chut!" Comme l'artiste est garant de la différence, il est garant de l'ouverture. À force de la soutenir, les gens qui sont confrontés à cette altérité, l'apprivoisent et enfin, s'ouvrent.

Du coup tu penses que le réseau et le mode de diffusion de ces artistes ne permet pas de d'exprimer cette différence?

L'industrie de la musique, c'est un lieu commun, est très formatée. Pour passer sur les radios nationales, une chanson doit durer moins de trois minutes trente, le refrain doit arriver dans les trente premières secondes, il faut qu'il soit repris au moins trois fois... Ces exigences, qui sont liées à l'économie, rendent les auditeurs paresseux et l'ouverture plus raide. Faire valoir un art et non une production est une chose difficile à faire entendre dans l'état actuel des choses. Autour de moi, tous  les artistes en souffrent.

Je constate une forme de modestie dans ta démarche notamment dans le Lavomatic Tour et dans ton expérience de globe-trotter, qui va de lieu en lieu pour faire connaître ta musique. Elle contraste avec certains termes que tu utilises. Dans une interview au Parisien tu parles "d'attentat culturel" pour le Lavomatic tour et il y a une chanson très belle qui s'intitule "Le Maquis mélodique ". Cette revendication de différence tu la portes finalement assez fort. Tu sembles moins lisse que ce que certaines expériences artistiques laissent paraître.

Lisse ou non, je m'en fiche. J'essaie d'exprimer qui je suis et de toute évidence, je ne suis pas un rockeur. L'image de l'artiste maudit ne m'intéresse pas du tout et j'essaie, dans la mesure du possible, d'être agréable avec les gens que je croise. Même ceux avec qui je ne suis pas d'accord...  À mes yeux, l'engagement n'est pas de dire « merde » en claquant la porte au nez de ceux qui nous blessent. Je pense que l'idéal c'est de garder la porte ouverte tout en ne lâchant rien sur sa singularité. Je n'y arrive pas toujours, évidemment, c'est une vision un peu idéale des choses mais c'est ce but-là que je poursuis. Pour parler concrètement : sur mon disque j'ai choisi de laisser aux chansons la durée qui me semblait nécessaire pour exprimer ce qu'elle avaient à dire. La majorité des chansons durent cinq minutes ou plus. Pour un passage radio, ça n'existe pas. J'ai aussi choisi d'aller au bout d'une vision poétique de la chanson ce qui rend certains textes un peu moins accessibles. On a choisi, avec Pierrick Hardy, de ne pas mettre de batterie etc. Tous ces choix sont faits pour renforcer l'expression mais ils vous éloignent forcément du marché, tel qu'il existe. En même temps je le savais avant de le faire donc je ne vais pas venir gueuler maintenant, je l'ai choisi.Ça ne m'empêche pas de regretter que toutes les expressions ne soient pas considérées sur un pied d'égalité.

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Dans le nouvel album, l'écriture est ciselée : tu dessines un paysage qui n'appartient qu'à toi. Des chansons d'une limpidité étonnante. Je n'ai pas trouvé de référence dans l'écriture. Je me demandais si tu ne voulais pas t'extraire de notre époque ?

J'aimerais bien que ce soit moderne mais ce qui m'intéresse dans les chansons c'est la part intemporelle des choses. C'est lié au fait que je suis très branché musiques traditionnelles. J'aime l'éternité qui s'en dégage. J'aime la musique traditionnelle quel que soit le pays : iranienne, brésilienne, italienne, bretonne... Je pense que ces moyens d'expression me touchent parce qu'ils sont antérieurs à l'industrie de la musique. C'est dur de ne pas opposer les choses, je ne veux pas pas être manichéen, j'aime aussi des disques très produits d'artistes pop ou électros : pour moi Björk... c'est parfait. Dans les chants traditionnels, il y a une forme de spontanéité, qui n'est pas "raffinée", en prise directe avec la vie des gens, leur corps, leur manière d'être. Dans ces chants-là, je trouve les expériences les plus fortes, les plus gros reliefs, des aspérités très marquées. Pour les textes, ceux qui m'inspirent le plus sont Léonard Cohen, Bob Dylan, cette mouvance...

On ne sent pas les influences, l'ensemble est vraiment singulier.

Quand j'écris, je laisse le sujet décider. Si on pense aux références pendant qu'on écrit, c'est mal barré.

Dans les billets que tu mets en ligne sur tes voyages, au Kurdistan, en Tunisie... Il y a un dialogue qui se noue avec la musique, je souhaitais savoir quelle langue tu parles quand tu es sur place.

J'adore apprendre une langue sur place, mais malgré mon fantasme de l'errance ultime, je fais  des voyages très courts. Un mois, c'est rien. J'adore apprendre un maximum de mots, c'est un gage de bonne volonté envers les gens qui t'accueillent. En général, l'anglais, des bribes de langue du cru et un traducteur font une tambouille acceptable...

Or, lorsque nous te lisons nous avons l'impression d'une compréhension et d'un dialogue immédiats, pouvons-nous l'attribuer à la musique? Cela fait partie d'un projet global?

C'est arrivé par hasard. Quand j'ai lancé ce projet de chanteur public, Gaël Le Ny qui a fait la couverture de l'album « Paris-Brest », m'a dit "Tu sais que chanteur public, c'est quelque chose qui existe chez les Kurdes ? Moi, j'y vais avec un autre ami photographe, tu devrais venir. » Je suis parti, j'ai découvert ces chanteurs et le contexte des Kurdes de Turquie qui sont vraiment opprimés  par le gouvernement. Ce qui m'intéressait c'était la musique, mais tu ne peux pas l'extraire du contexte kurde et de l'histoire des Kurdes. Ça ne pouvait que me toucher ! Un peuple qui est un peu le perdant perpétuel de l'histoire, qui n'a pas d'état mais qui refuse de lâcher sa singularité. Comme l'artiste. Une forme de métaphore de l'artiste. Nous ne refusons pas les autres, mais nous refusons d'être comme les autres. Je trouve ça très noble. Du coup, j'ai fait un transfert vite fait bien fait. Même Freud a été pris de court !

Tu parles de "Chanteur public", dans ce cadre, tu fais parfois des concerts à domicile. À quoi ressemble un concert d'Elie Guillou dans notre chambre ?

Il y a beaucoup d'artistes qui le font ! Comme les salles classiques sont de plus en plus difficiles d'accès, à cause de l'abondance des propositions, il faut bien inventer autre chose. Enfin inventer est est un grand mot... On s'adapte ! Organiser des concerts chez les gens est très facile. Il y a des réseaux de chansons en appartement. Ce qui est intéressant dans cette proximité, c'est que tu ne peux pas arriver avec une posture d'artiste ou de vedette, ce qui compte c'est qui tu es et ce que tu proposes.

La démarche du "Lavomatic Tour"s'inscrit dans ce sillage. Ce qui m'a passionné en la découvrant, c'est la modestie et la liberté qu'elle offre, tu peux aller jouer partout. Mais j'ai vu qu'il y a eu un échec cuisant à Athènes, est-ce que tu peux nous en parler?

Bon, tu vas dire que j'ai toujours la même grille de lecture du monde mais tant pis, c'est ma petite obsession... Voilà l'histoire : j'ai un pote, Rémy, qui a organisé un Lavomatic Tour à San Francisco. Je n'avais jamais pensé à le faire à l'étranger alors j'étais jaloux. Mais content ! Je me suis demandé pourquoi, effectivement, ne pas le faire à l'étranger quand l'occasion se présente. Cet été là, j'allais à Athènes, je disposais de relais d'artistes là-bas, il n'y avait plus qu'à proposer l'idée et le faire. Quand j'arrive sur place et que j'explique le projet, l'incompréhension est totale, proche du rejet. En fait, j'avais fait abstraction du contexte. En Grèce, personne n'utilise les laveries automatiques. Il y a plusieurs raisons mais en gros, c'est encore le rôle de la mère de s'occuper du linge. Même quand on a 45 ans, on va encore porter son linge chez sa mère, j'ai vu des tas d'exemples de ce type. Donc il est hors de question d'aller au Lavomatic. C'est vraiment pour les gens seuls, les pauvres, les immigrés... Pour un Athénien, c'est le repère de la Pègre. C'est presque déshonorant ! À Athènes, y'a deux ou trois laveries, malgré plusieurs millions d'habitants... Se rajoute à ça le marasme économique. Les musiciens galèrent suffisamment pour trouver concerts payés, ils n'ont pas envie de se dévaluer lors de concerts « pour rire ». S'ils jouent là gratuitement, pourquoi les paierait-on la prochaine fois? Bref, on m'a envoyé bouler. Ça a été une bonne leçon : on a une idée qui marche et on croit qu'elle peut marcher sur la terre entière. C'est le virus du magasin franchisé... Moi, j'ai voulu standardiser le partage et on m'a dit merde. Tant mieux. J'aurais au moins appris ça et passé de bonnes vacances à ne rien faire.


Je joue d'la mandoline (Bourvil) - Sylvain. 

Le Lavomatic Tour et la découverte d'un texte étonnant.

Durant l'expérience du Paris-Brest qui est encore différente du Lavomatic, c'est un voyage à pied, tu étais logé chez l'habitant? Était -ce naturel pour toi?

Ça dépendait des fois : habitants, hôtels, mairies qui accueillaient le spectacle.
Oui, c'est comme lorsque tu vas dormir chez un copain, sauf que c'est ton pote depuis une heure.

Revenons aux voyages au Kurdistan? Tes chroniques semblent douces-amères. Notamment celles qui traitent du camp de Domiz. Quelle était ta posture de jeune occidental dans un camp de réfugiés Kurdes syriens ?

C'est rare que quelqu'un aille là-bas sans y être obligé par son travail.... La plupart des voyageurs s'y rendent car ils sont dans l'aide humanitaire. Moi j'y suis allé presque par hasard. Au Kurdistan, on m'a dit "si tu cherches des musiciens syriens, tu en trouveras à Domiz." Je voulais faire un comparatif de la musique kurde dans les quatre pays du Kurdistan et la Syrie, je ne pouvais pas y aller. Une étudiante française m'a confirmé que les musiciens étaient nombreux dans ce camp et avides de rencontrer des visiteurs. Je l'ai ressenti, au début les gens se demandent vraiment ce que tu fais. Et puis le dialogue se noue. Je ne suis pas venu pour les sauver, ni leur renvoyer de la pitié... je voulais les rencontrer dans une situation qui m'est inconnue, sur laquelle je n'ai ni position, ni avis. Je suis resté trois jours, c'est très court, trop court, mais j'ai quand même réussi à organiser une scène ouverte sous une tente. Plein de gens sont venus, des enfants, des vieillards, des instrumentistes, une chorale, c'est devenu un moment de communion incroyable. Le fait d'avoir un regard extérieur leur faisait prendre conscience de la valeur de leurs chants. Entre eux, ils connaissent ça par cœur alors ça ne vaut pas grand chose. C'est comme un parisien qui chante du Piaf à d'autres parisiens, c'est chiant. Mais si vous mettez un Argentin comme public, Piaf redevient singulière. Bref, j'ai écouté leurs chants et j'ai un peu approché la réalité de leur situation. C'est ça que j'ai tenté de partager dans les textes. Le regard de quelqu'un qui est resté 3 jours. Rien de plus. Leur tragédie est hors de portée d'un individu seul, donc tout ce que l'on fait face à ça est dérisoire. Donner 1000 euros, écrire un texte, rester quelques jours pour aider... ça reste infime.  Alors, faute de mieux, on fait avec ce qu'on a... Des petits bouts de pansements.

Dans tes textes tu évoques le ressentiment de Sunnites en Irak ?

Je parle de ce que j'ai vu, c'est tout... C'est dur d'être catégorique. C'est l'axe du voyageur qui m'intéresse, je n'ai pas  un avis documenté, universitaire... Tout ce que je fais, c'est collecter des cas particuliers. Mais oui, semble-t-il, il y a comme un renversement des oppressions. Certains Sunnites travaillent au Kurdistan irakien, où ils sont assez mal considérés d'ailleurs, mais au moins ils sont en paix. À la chute de Saddam Hussein, qui était Sunnite, les Kurdes et les Chiites ne se sont pas empressés de protéger les Sunnites. N'est pas Nelson Mandela qui veut ! Les Kurdes, eux, ont obtenu une autonomie qui leur permet de se protéger des menaces extérieures et certains sunnites se réfugient chez eux...

As-tu l'impression que cette autonomie est une satisfaction pour les Kurdes ?

Oui, c'est une fierté incroyable. C'est difficile d'imaginer ce que ça peut être pour eux, qui se sont fait casser la gueule de tout les côtés pendant un siècle.

My sweet pepper Land qui se passe au Kurdistan turc donne l'image d'un peuple de maquisards pacifiques, cachés dans les montagnes, n'est-ce pas un peu idyllique?

Je dois dire que ça correspond un peu à ce que j'ai senti. Je n'ai pas vu un peuple conquérant mais un peuple qui cherche à assurer son existence. La première fois que j'y suis allé, il y avait des grèves de la faim dans le Kurdistan turc. 800 personnes, une grève d'une ampleur inédite. Les premiers grévistes sont allés jusqu'à 66 jours de grève. À 60 jours, la mort est proche... Il y avait d'immenses manifestations de soutien à Diyarbakir et à l'occasion de ces manifs, j'ai vu le déséquilibre du rapport de forces. Entre un gouvernement qui envoie ses unités anti-émeutes avec des canons à eau, des lacrymos.. et des gens qui se réunissent sans armes. Après, les kurdes ont une force armée, le PKK, que je n'ai pas vue. C'est une guerre larvée. Cependant le discours des responsables politiques kurdes et de la population n'est pas de faire la peau aux Turcs, je n'ai jamais entendu ça. Tout le monde à le même discours, où que tu ailles : "Nous voulons pouvoir parler notre langue, être des citoyens comme tout le monde. Avoir le droit à une représentation politique." On ne parle pas de revanche, malgré la colère et l'amertume.

Dans le dernier album, il y a une chanson qui s'appelle Vaï avec des connotations brésiliennes . Est-ce que tu as envie de voyager aussi en Amérique du Sud ?

J'y suis déjà allé, en vacances ! Rien à voir avec les canons à eau cette fois là... C'était musique et rhum blanc. Pour quelqu'un qui aime la musique, c'est un peu la caverne d'Ali Baba : une foule de musiques variées, très métissées, une musique actuelle très vive, dansante, une invitation à se réunir. La musique Brésilienne, j'en écoute tout le temps... Dans Vaï, deux vers ont été empruntés à une chanson brésilienne : Timoneiro de Paulinho da Viola. Dans mon Panthéon personnel, les artistes du Brésil figurent en bonne place : Renata Rosa, Milton Nascimento, Caetano Veloso, Lenine...

Ta marque de fabrique est la sobriété, or dans une chanson qui se nomme "Claquer ta machine" on sent le côté showman prêt à s'exprimer.

Cette chanson, c'est une blague. Une parodie d'une chanson de Christophe Maé. Le côté showman, je le découvre depuis peu. Pour le moment, je réserve cet aspect de ma personnalité à un spectacle qui se nomme Rue Oberkampf dans lequel je raconte mes débuts de chanteur avec beaucoup plus d'humour, beaucoup plus dans le show, plus expansif, tandis que mes chansons relèvent plus de l'intériorité, plus méditatives, tranquillement. J'ai les deux en moi et je trouve ça difficile de les faire cohabiter dans un même objet, c'est à ça que je travaille. Être entier. Si j'arrive à mélanger l'humour, la tendresse, la poésie, l'absurde, le show, la spiritualité Chinoise et le ping-pong rennais, alors j'aurais exprimé « Elie Guillou » mais j'en suis loin... c'est le ping-pong qui demande le plus de boulot.

Tes chansons contiennent une part de récit, mais exigent une qualité d'écoute plus grande que celle que l'on peut avoir quand on tombe par hasard sur un titre à la radio. Dans l'album précédent il y a une chanson que j'adore, très méditative, qui se nomme, "Il reste des choses à chanter".

Oui, avec la viole de gambe, la clarinette... ce sont des instruments très planants. On a choisi ces timbres là avec Pierrick Hardy, qui a fait la direction artistique du disque et qui a parfaitement compris la nudité et la souplesse du sentiment que je voulais exprimer dans les chansons. Je pense que ça colle avec une part de ce que lui-même tente d'exprimer dans ces compositions personnelles alors la rencontre a été assez évidente... Il a proposé des musiciens (Marie-Suzanne de Loye à la viole, Catherine Delaunay à la clarinette et Zé Luis Nascimento aux percussions) qui possédaient eux aussi ces qualités-là. Pour couronner le tout, l'ingénieur du son François Casays, a compris notre projet en un clic de souris et a traité l'enregistrement dans le même sens. À la fin, ça fait un disque avec une intention très tranchée !

Et pour t'écouter au plus vite ? 

On peut acheter le disque en le commandant sur www.elieguillou.fr. En concert, il n'y a pas de dates pour ce répertoire mais le conte « Rue Oberkampf », sera joué tous les mercredis du 14 Janvier au 25 Mars, au théâtre du temps à Paris.

17/04/2013

21h11 Paris s'éveille. Film court "A trip to remember"

Spéciale dédicace aux nightclubbers helvètes, et au baroudeur vieillissant.

06/12/2012

Barbara

C’est une dame brune

Avec des songes brisés

Qui s’envolent dans des airs

Sa besace est pleine

de roses de Gottigen

Et de regrets amers

 

Elle a des bleus à l’âme

Des regards de grande dame

Et des cils relevés

Ses paupières papillonnent

Comme les battements d’aile

D’une hirondelle blessée

 

Elle rêve à un aigle noir

Qui se poserait un soir

Sur son épaule

Son sourire mutin

Reparaît au matin

Quand les rêves s’envolent

 

Barbara te rappelles-tu ?

La pluie sur Nantes et ton père qui t’appelle

Il t’a quittée sans dire je t’aime

T’a laissée seule et souveraine

Dans ton château de Marienbad

 

A Bruxelles

Dans ton café concert

Tes airs étaient amers

Comme les verres de bière

Tes sourires tristes

D’actrice

De cinéma triste

Emportaient tous les garçons

Dans le sillage de tes chansons.

 

C’est une dame brune

Avec des songes brisés

Qui s’envolent dans des airs

 

Elle préfère

Les criminels un brin canailles

Aux jeunes premiers bien arrangés

Les bords du Rhin dans les osiers

Aux décors mièvres de carte postale

 

 

Quand elle se lève

matins pluvieux

perlent les yeux

Percluse de rêve

 

Elle a des bleus à l’âme

Des regards de grande dame

Et des cils relevés

Ses paupières papillonnent

Comme les battements d’aile

D’une hirondelle blessée

 

 

 

 

 

 

00:32 Publié dans Poèmes | Commentaires (0) | Tags : poésie, chanson, musique, barbara | | Digg! Digg |  Facebook |

03/12/2012

Kylie Minogue et Nick Cave


06/04/2012

Contre les empêcheurs de danser en rond

 

J’ai rangé ma trompette pour faire des pirouettes.

 

Je me fais le porte-parole des robes de soirées pour me plaindre de vos agissements. Vous aimez la techno impersonnelle ou les groupes allemands. Je le sais : c'est vous qui découragez les jupes légères, avec vos gros tee-shirts en lettres gothiques. Et qui changez de morceau pendant Marcia Baila. Baahh ! Vous êtes repoussants !

 

Ou alors ne serait-ce pas vous ! Oui vous ! ...Vous qui pourrissez la boum en discutant de politique ! Jusqu'à que le moral des troupes flanche et qu'elles s'extasient sur des chanteurs caverneux. Dégagez pompeux !

 

Parfois vous êtes plus sémillants : vous préférez passer la soirée à boire du champagne dans le carré VIP avec votre portefeuille sur la table.

 

On me l’a dit ! Je le sais : Vous prenez en photos des derviches tourneurs pour vous moquer après, bande de pieds plats ! Laissez-nous : rejoignez votre confrérie d'enquiquineurs qui se plaignent qu'on casse vos assiettes.

 

Loin de vous, au pays d'Esther Williams, de Fred Astaire, Ginger Rogers, Gene Kelly et Cyd Charisse, les parapluies circonfèrent, les décolletés tournicotent, les canapés se retournent comme des crêpes, les claquettes claquent et les soeurs jumelles errent dans les ruelles, en quête de beaux jumeaux latins pour danser dans les bouges  de Buenos Aires.

 

These boots are made for jumping.

 

                                                                                                              Signé Pardie

25/01/2012

TREME

La Nouvelle-Orleans trois mois après Katrina,

Un scénario plus qu'osé, une direction d'acteurs tranquillement réussie, une série politique, de l'humour, un générique terrible, pas de cynisme, une ambition documentaire, au moins trois saisons commandée par HBO, un hymne à la Nouvelle Orléans et...

un horaire de diffusion catastrophique ! France ô 23H30, le jeudi.

Cerise sur le gâteau, bercés et emballés par les standards de jazz, vous risquez de vous acheter une trompette.

 

09/12/2011

La prochaine fois, je souhaite Bon anniversaire à Flavie Flament.

Tous mes voeux de bonheur à Sinéad O Connor pour son quatrième mariage !

http://www.sinead-oconnor.com/home/index.php/pictures/var...