14/12/2011
Ma très chère Soeur
Ma très chère Soeur,
Les jours ont passé. L'époque des fenaisons est révolue. Lorsque j'ouvre les fenêtres de ma cellule, je n'entrevois que des arbres vidés de leur substance. Paysage désolé et appelé à renaître dans les vignes de Notre Seigneur. "Voici venue la longue nuit des origines." L'hiver est la naissance du monde. Les journées se font mornes sans les travaux des champs. Si longues, lorsque nous nous levons aux matines. Je suis parfois sur le point de renoncer à mes voeux. Pourtant les heures passent rythmées par l'adoration, les chapelets, les mots fléchés et les offices.
Le petit chat est mort. Et un livre impie a été trouvé dans la crypte : "Comment draguer la Catholique sur les chemins de Compostelle?" Oserais-je vous dire que je ne l'ai pas donné immédiatement au Père supérieur ? et que les mauvaises pensées m'ont bouleversé l'âme. Quel charivari dans mon coeur tout entier voué à Notre Seigneur ! Quel bouleversement dans tout mon petit être moral !
Vous, Solange, luttez-vous aussi contre de mauvaises pensées ? Ou conservez-vous la force, dans la crypte, de garder votre genou à terre pour lui témoigner votre affection?
Donnez-moi vite de vos nouvelles.
Que Dieu protège et sauvergarde les Diaconesses.
Père François
23:51 Publié dans Congrégation des crapules et des fantasques, Lettres | Commentaires (0) | Tags : dieu, lettre, rousseau, pastiche, moines | | Digg | Facebook |
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