Leçon N°2 - Hippisme

Leçon n°2

Le turfiste ne se paie pas de mots, il est plutôt renfermé, assis dans son coin du Pmu, son stylo Bic à la main : il épluche. Rien ne sert de gaspiller vos sous en achetant l'ensemble de la presse hippique, alors que 5 euros judicieusement investis dans un 2 sur 4 peuvent vous en rapporter 15. 

Il faut donc 

BIEN CHOISIR SON CANARD.

Ne cédez pas aux sirènes de la Bilto girl, Bilto, le tabloïd des équidés, le Nouveau Détective de la presse hippique, aussi racoleur qu'une couverture de Marianne, aussi indigent que Direct soir, édition week-end, renoncez. 

Pour une information compacte, sans article analytique,  préférez-lui Tiercé Magazine, malgré l'absence de girl page 3.

Mais si vous souhaitez connaître le poids des chevaux, le contenu de leur petit déjeuner, leur carnet de santé, l'ensemble de leurs statistiques depuis qu'ils ont foulé un hippodrome, une critique détaillée de leurs performances,  si vous désirez qu'on vous prenne au sérieux,     et ne pas donner l'impression d'être aux abois, car l'épaisseur du journal en dit long sur votre détermination, plongez-vous dans Paris Turf, la Stampa des dadas, le New York Times des alezans. Ça fait sérieux.

Ce choix ménagera votre souhait de différenciation sociale, vous pourrez alors discuter d'égal à égal avec Pierrette Bres ou Francis le Belge.

La lecture de la presse hippique doit se faire dans un cadre approprié, d'évidence vous intriguerez la serveuse du café Costes avec votre stylo Bic, mais pourrez-vous vraiment vous concentrer sur la course de dimanche?

L'auteur de ces lignes vous suggère donc de rester classique et de choisir un Pmu -c'est un peu La petite Robe noire - dans lequel vous renoncerez  temporairement à votre esprit critique, afin qu'on vous serve votre demi.

Je vous laisse consciencieusement attablé et n'oubliez pas de surveiller les non partants.