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15/10/2012

Ma conception de la littérature?

 


 


"Pourquoi devrait-on se prendre le réel en pleine gueule? Vivre ça consiste quand même à essayer de le contourner. Parce que le réel c'est qu'on est un morceau de viande qui va mourir et pourrir. Donc vivre c'est quand même refuser une forme de réalité par la réflexion et l'imaginaire."


                                                              Édouard Baer dans "à nous Paris"




http://www.anous.fr/

08/01/2012

Humour et télépathie

Il avait passé la journée à s'esclaffer, comme s'il avait aspiré du gaz hilarant ou reçu un email en Latin. Hector s'était plutôt habitué au silence de sa correspondante. "Le mutisme c'est plus chic", lui avait-elle confié au téléphone, dans un moment d'égarement. Et la boîte aux lettres du jeune homme était aussi immaculée que les neiges éternelles du Fujyama. Pourtant, quelquefois, elle daignait lui envoyer un poème mystérieux aux rythmes alanguis. Avec des amants et des portes ouvertes. Il le lisait sur sa terrasse

Comment diable taille-t-on un cerisier japonais? Où allait-il le mettre? Deux mètres-dix de haut. Il lui écrivait tous les jours, avec la régularité de métronome d'un détenu de Fleury Mérogis. Elle ne lui répondait jamais, avec la détermination des filles entêtées. Et puis un beau matin la cage s'était ouverte, elle lui avait envoyé un cadeau.

Mais il y avait à redire. La garce !

Pour écrire sa lettre de remerciements, il s'était plongé trois heures dans un dictionnaire d'horticulture. Le "Prunus Cerulata, Cerisier japonais, variété pleureur, produit de délicieuses fleurs roses et blanches, mais ne supporte qu'une taille douce au risque de ne plus avoir que les feuilles pour pleurer". Son balcon grenoblois était désormais accaparé par le végétal en question, ce qui réduisait considérablement l'espace vital d'Hector, mais le désarroi était réciproque. Pas vraiment dans son milieu naturel, le cerisier risquait de dépérir inexorablement, en songeant au mouvement immuable de la Sumidagawa. Tout le génie de la lettre résidait donc dans la dissimulation de son ignorance absolue des principes généraux d'arboriculture. Et de s'extasier devant la générosité du cadeau, et de feindre la connaissance des bourgeons, et de vanter l'harmonie merveilleuse qui régit le monde végétal et les relations entre les êtres.

Et puis il s'était remis à parcourir en bougonnant le livre de jardinage. Il regrettait désormais les effets de manche épistolaires qui avaient conduit à ce fiasco. Cette idée saugrenue de la séduire par l'évocation élégiaque de la verdure grenobloise, et de la vigne vierge qu'il tentait laborieusement de tailler, lui qui avait déjà bien du mal à tondre la pelouse. Elle l'avait pris au mot. Et les filles ont cela de drôle qu'elles font les terre-à-terre. "Oh donne-moi la main, courons au bord de la rivière, moi aussi j'aime faire des ricochets!"

Les lendemains furent joyeux, il constata jour après jour la décrépitude du cerisier. Et chaque matin il riait à s'en tenir les côtes.
Il savait que par un jeu mystérieux d'ondes, les yeux de la généreuse correspondante brillaient de malice en prenant son Benco.

 

27/11/2011

Congrégation des crapules et des fantasques

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Chers hurluberlus,

Ecrivains farfelus, photographes de fortune, artistes rigolards rejoignez notre Congrégation, et envoyez-nous par mail vos contributions. Après rigolade, votre grand oeuvre sera diffusée sur le blog.

Amen