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28/04/2011

Rosetta

 

Une jeune femme court. Une jeune femme a un entretien d'embauche. Une jeune femme vit dans un camping. Une jeune femme a des bottes crottées. Une jeune femme n'a rien sur son cv. Une jeune femme cherche du travail. C'est bourré de fautes d'orthographe. Y a de la détermination dans le regard. Pas de larmes. Une jeune femme est en guerre. Elle est un personnage de fiction. Elle n'est plus un  personnage de fiction. Une métaphore. Un être de chair et c'est la guerre.

La misère c'est la guerre. Pas de pitié à avoir. Y 'a des mains à mordre. Elle n'est pas belle. Elle est remontée comme une pendule. Elle sortira de la rivière. Elle est en guerre contre le reste de l'humanité. Pas de pitié. On peut mentir. On peut tricher. Tous les coups sont permis. Elle vit dans une caravane. Un terrain vague. C'est du cinéma. Ce n'est plus du cinéma. Un emploi à trouver. Il faut sortir de la misère. Elle s'écorche les jambes. Elle fait partie du spectateur. On ne l'oubliera pas. On peut lui mettre une tarte à Rosetta, ça ne sert à rien. Dégueulasses ses bottes. Elle nous a remué les tripes. Et on n'est pas prêt de l'oublier. Une guerre.

Rosetta, c'est l'hiver 54 à elle toute seule.

On sait qu'elle s'en sortira. Elle fracasse le cinéma contre le mur du réel. On ne brise pas une telle volonté comme une fenêtre de camping car.