16/10/2012
Les Pigeons - Retour aérien de Benoît Pinaud
Les Pigeons
De leur peu glorieuse image lassés,
Les pigeons, un jour, en ayant assez,
Fort unanimement se révoltèrent.
On voulait, selon quelques congénères,
Les plus fiers parmi tous, qu’à leur endroit
Cessât ce mal, fort répandu ma foi,
D’être « stigmatisés », comme ils disaient.
« N’endurons plus qu’en ville nos méfaits
Nous vaillent injures et triste renom.
L’Histoire se souvient de notre nom,
Notre vaillance servit la Nation.
Désormais, c’est dit, pour toute ration,
De miettes nous ne nous contenterons ».
Voici nos volatiles, ailerons
Gonflés, occupant l’espace public.
Et de leurs roucoulements énergiques
La ville fut bientôt la résonnance.
Telle présence (par là, telle nuisance)
Attira d’honnêtes gens, débonnaires
Mais quelque peu fâchés, qui décidèrent
De dénouer la crise : il fallait bien
Accorder à ce groupe souverain
Une digne nourriture, une riche
Mixture faite des tout meilleurs grains.
Les indignés, sur ce repas peu chiche
Se ruèrent, si bien que leur refrain
Cessa : le poison leur cloua le bec.
Les survivants eurent tôt fait, avec
Ce malheur, de comprendre que le mot
« Pigeonner » ne s’éteindrait de sitôt.
Cette fable rappelle, s’il le fallait,
Qu’il faut toujours, du bon ou du mauvais,
Savoir trier. Mais elle illustre encore
Que l’appât du grain est bien le plus fort.
Copyright Benoît Pinaud
21:06 Publié dans Actualité, Congrégation des crapules et des fantasques | Commentaires (3) | Tags : benoît pinaud, fable, politique, les pigeons, fabuliste, économie, les indignés crise financière | | Digg | Facebook |
Commentaires
Et dire qu'il suffirait à votre pauvre pigeon tout gris de rencontrer son magicien, un petit coup de blanchiment , il deviendrait une belle colombe , admirée de tous, un vrai oiseau de Paradis.
Écrit par : gengis Kha.. | 12/10/2012
Désolé ! Les pigeons dont je parle ne changeront jamais, ils ne sont pas prêts à recevoir la grâce d'un splendide magicien. Ils préféreront toujours recevoir du grain. C'est navrant.
Écrit par : Benoît Pinaud | 17/10/2012
Des pigeons qui ont perdu jusqu'au goût du vol. Qui ont oublié la beauté des vols de perooquets sauvages des Iles Vierges, d'Aruba, des Bahamas de Belize, ou ceux des mouettes rieuses des Iles Jersey et Guernesey
Écrit par : gengis Kha.. | 23/10/2012
Les commentaires sont fermés.