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26/09/2012

Kirikou Les Hommes et Les Femmes -3D

Karaba en relief.

Le désert avance.

Après la splendeur de Kirikou et les bêtes sauvages, les nuées d'oiseau, les bains végétaux, l'amour d'une mère, nous avions hâte. Kirikou Les Hommes et Les Femmes, moins spectaculaire, provoque la sensation d'un retour au pays, retrouver la vie quotidienne au village, les parents, les voisins. La difficulté d'être, le poids des aléas climatiques.

Et même si nous sommes en pays de connaissance, l'émerveillement peut surgir à n'importe quel moment, une pluie torrentielle, un vent de sable ou l'arrivée d'un étranger. Michel Ocelot nous héberge.

Il ne clôt pas sa trilogie, Kirikou s'eclipse. Nous aurons à jamais la sensation d'un paradis perdu.





Kirikou et les hommes et les femmes Bande-annonce par toutlecine

10/12/2011

Coupé au montage

J'ai toujours rêvé d'un film qui serait basé sur le regard d'une tondeuse à gazon qui coupe la pelouse. Une sorte de road-movie rase-moquette où l'on verrait les tubes de pissenlits voler dans les airs, la trombine appeurée des mouches, les sauterelles qui se planquent sous les feuilles et les mottes de de terre qui dissipent sous les tirs comme à Waterloo.

Une façon de vide sidéral de la création cinématographique. Sans la 3D ! je ne veux pas que la paille ressemble à des troncs d'arbres !

La poussière d'herbe encrasse le cadre. Le rythme devient mélancolique, interrompu seulement par une panne d'essence. On fait une pause.

Enfin on entend les glouglous du réservoir. La balade reprend. La caméra posée sur l'épaule du moteur.

Je suis l'Orson Welles de la tonte de pelouse, le Kusturica des taupinières. Un petit bonhomme qui marche dans la forêt vierge des fourmis, au milieu des mirabelles tombées de l'arbre; des bouts de bois qui se désintègrent en plein vent.

Avec cette impression lancinante qu'à chaque instant une planète peut s'écraser dans le cadre. C'est Mélancholia au ras des pâquerettes. L'odeur des graminées ennivre les spectatrices et les pistils chatouillent le nez du spectateur.  

Tondre la pelouse, c'est un peu la cérémonie du thé.