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10/12/2011

Coupé au montage

J'ai toujours rêvé d'un film qui serait basé sur le regard d'une tondeuse à gazon qui coupe la pelouse. Une sorte de road-movie rase-moquette où l'on verrait les tubes de pissenlits voler dans les airs, la trombine appeurée des mouches, les sauterelles qui se planquent sous les feuilles et les mottes de de terre qui dissipent sous les tirs comme à Waterloo.

Une façon de vide sidéral de la création cinématographique. Sans la 3D ! je ne veux pas que la paille ressemble à des troncs d'arbres !

La poussière d'herbe encrasse le cadre. Le rythme devient mélancolique, interrompu seulement par une panne d'essence. On fait une pause.

Enfin on entend les glouglous du réservoir. La balade reprend. La caméra posée sur l'épaule du moteur.

Je suis l'Orson Welles de la tonte de pelouse, le Kusturica des taupinières. Un petit bonhomme qui marche dans la forêt vierge des fourmis, au milieu des mirabelles tombées de l'arbre; des bouts de bois qui se désintègrent en plein vent.

Avec cette impression lancinante qu'à chaque instant une planète peut s'écraser dans le cadre. C'est Mélancholia au ras des pâquerettes. L'odeur des graminées ennivre les spectatrices et les pistils chatouillent le nez du spectateur.  

Tondre la pelouse, c'est un peu la cérémonie du thé.