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13/05/2012

Contre les oiseaux

 

 

A-t-on déjà vu créature plus  inutile ? Le cri des mouettes, les gazouillements du moineau, le chant du rossignol, les jacasseries du perroquet, le pépiement des oiselets. Le sifflement de la buse, le hululement de la chouette, le cri du cormoran, les froissements d’ailes des turquoisines…

 

Bon sang !arrêtez de passer votre journée à chanter ! Ramenez du travail. Tourterelle, Tourterelle, tu t’envoles à travers ciel. Les battements d’aile d’une hirondelle blessée. Les oiseaux de Braque et les amputations. Quittez. Il n’y a plus de place pour vous dans la grand-ville. Ce ne sont pas des perchoirs. Regardez : des caméras de surveillance. Quel manque de clairvoyance, Madame la Mésange !

 

Même les Albatros se son envolés. Alors jolie mouette, alors  pigeon voltigeur, alors faucons, restez à Malte, là ou il y a encore quelques rocs non mazoutés pour vous poser.

 

Il n’y a plus de péninsules. Elles sont démarrées. Plus d’île de Pâques. On ne fête plus que Noël. Et vos défenseurs sont des hurluberlus qui prônent le droit des animaux avec des mitraillettes. Dégagez.

 

Alice connaît un pays où vous pourrez vous poser.

 

 

                                                                       Jim Mimipinson (prononcez à l’anglaise)

22:40 Publié dans Lettres | Commentaires (0) | Tags : lettre, oiseau, rimbaud, ile de pâques | | Digg! Digg |  Facebook |

14/12/2011

Benoît Pinaud - Le fabuleux fabuliste

La Congrégation des crapules et des fantasques accueille en son sein Benoît Pinaud, auteur discret qui remet au goût du jour un genre littéraire oublié : la Fable. Et à l'heure où l'on publie des SMS, il est grand temps de redécouvrir les choses simples.

Il accepte pour la première fois de rendre public un des textes, où les ballons dessinent des arabesques.

Merci à toi, ô Benoît Pinaud !

Le ballon et l’enfant


Sitôt le pied posé
Sur le sable doré,
L’enfant blond divagua.
En ce matin tout neuf, dans un si bel endroit,
L’air fusait tendrement et offrit au bambin
De soulever un brin
Son ballon éclatant.
De ce hasard content,
Il confia sa course
A sa baudruche rouge et au doux vent marin,
Disant adieu à tous
D’un rire cristallin.
Il allait, batifolant et dodelinant,
Sautillant, zigzagant,
Dessinant au sol les courbes les plus plaisantes.
Et rien, à cette heure, pour troubler la séance.
Quand, soudain, au hasard
D’une brise plus faible,
Vinrent à son oreille
Les cris de désespoir
Des parents alarmés
D’une telle conduite, menant au danger.
Le sujet fut hélé
Et sommé de rejoindre,
Ordre vociféré,
La prudente engeance toujours prompte à se plaindre.
L’enfant fut de retour
En gardant le sourire :
Le guidant à rebours,
Son ballon, d’un soupir,
Vint danser follement
Au-dessus des parents.

Tout laisser aller n’est pas un vilain défaut.
C’est une liberté
A ne pas oublier
Que d’aller où nous mène la vie, sans repos.

© Benoît Pinaud