16/10/2012
Les Pigeons - Retour aérien de Benoît Pinaud
Les Pigeons
De leur peu glorieuse image lassés,
Les pigeons, un jour, en ayant assez,
Fort unanimement se révoltèrent.
On voulait, selon quelques congénères,
Les plus fiers parmi tous, qu’à leur endroit
Cessât ce mal, fort répandu ma foi,
D’être « stigmatisés », comme ils disaient.
« N’endurons plus qu’en ville nos méfaits
Nous vaillent injures et triste renom.
L’Histoire se souvient de notre nom,
Notre vaillance servit la Nation.
Désormais, c’est dit, pour toute ration,
De miettes nous ne nous contenterons ».
Voici nos volatiles, ailerons
Gonflés, occupant l’espace public.
Et de leurs roucoulements énergiques
La ville fut bientôt la résonnance.
Telle présence (par là, telle nuisance)
Attira d’honnêtes gens, débonnaires
Mais quelque peu fâchés, qui décidèrent
De dénouer la crise : il fallait bien
Accorder à ce groupe souverain
Une digne nourriture, une riche
Mixture faite des tout meilleurs grains.
Les indignés, sur ce repas peu chiche
Se ruèrent, si bien que leur refrain
Cessa : le poison leur cloua le bec.
Les survivants eurent tôt fait, avec
Ce malheur, de comprendre que le mot
« Pigeonner » ne s’éteindrait de sitôt.
Cette fable rappelle, s’il le fallait,
Qu’il faut toujours, du bon ou du mauvais,
Savoir trier. Mais elle illustre encore
Que l’appât du grain est bien le plus fort.
Copyright Benoît Pinaud
21:06 Publié dans Actualité, Congrégation des crapules et des fantasques | Commentaires (3) | Tags : benoît pinaud, fable, politique, les pigeons, fabuliste, économie, les indignés crise financière | | Digg | Facebook |
05/07/2012
Alimentaire mon cher Watson!
Où l’auteur se rend compte tardivement que son titre n’est pas très américain, mais peut-être que la faim est universelle.
Des bouches à nourrir
46 millions de personnes aux États-Unis vivent sur les coupons d’alimentation, environ 15 pour cent de la population. Le nombre de bénéficiaires a explosé depuis la crise financière de 2007. C’est comme si au lieu de nourrir toute la famille, on nourrissait Les Chicago Bulls.
Y’en a marre de Wal-Mart ! Tu vas voir ! Elles passeront te séquestrer le patron avec deux amishs lesbiennes.
Nombre de bénéficiaires des bons ont un travail rémunérés, par exemple chez Wal Mart, mais dont le salaire horaire est insuffisant pour se nourrir, donc ils ont recours aux coupons qu’ils dépensent, par exemple chez Wal Mart. Il faudrait faire passer le goût du pain à la grande distribution. Je t’enverrai les Bikinis Bandits faire le ménage. …
Beaucoup d’élus, peu d’inscrits
Une personne sur trois qui pourrait être éligible au programme n’en fait pas la demande.
Repeindre les cagettes d’espaliers
Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama ont fait des efforts pour éliminer la stigmatisation associée au programme.. Le nom a changé. Les coupons sont remplacés par des cartes qui ressemblent à s’y méprendre à des Amex. Certains bons permettent d’acheter des graines pour planter des abricotiers. Et oui le pauvre a le droit à l’autosuffisance.
La petite Alma a faim en Alabama
En mai 2011, un tiers de la population de l’Alabama.fait appel aux timbres alimentaires.
Le salaire minimum fédéral de 7,25 $ de l’heure permet de se payer un tube de ketchup, et de faire croire qu’on est mort dans sa baignoire.
Pour toucher l’assurance. Il y aura bien un membre du tea party pour croire que c’est une pratique courante.
00:52 Publié dans Rêveries américaines | Commentaires (0) | Tags : usa, economie, politique, etats-unis, coupons d'alimentation, alimentaire, alimentation | | Digg | Facebook |