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28/01/2011

Ode au café

 

 

Je ne sais pas si tu peux lire

Je l’ai renversé sur mon poème

Je secoue les feuilles et la crème

Glisse sur les mots

Au matin

Quand bruisse la musique envoûtante

De la machine à expresso

 

 

Les allongés les Americains les crèmes les ristretti les capuccini les Viennois

S’écoulent sur le vers de mon poème

Goutte à goutte comme le brouillard sournois de la

Conjonctivite

 

Vite vite il déborde

Et je n’ai pas de carré pour essuyer l’écume

Sur tes lèvres

En forme de cœur

Acre

 

Dans la mer noire on m’a dit

Sais-tu qu’il y a du café turc

Peut-être suis-je un peu candide

De penser que des liquides

Il n’y a que la lagune

 

Promets moi de ne pas oublier

D’en racheter mon amour

Dans les sacs en toile

Dont on fait les chansons

15/01/2011

Les Quatre cents Coups de fil

 

 

    J'ai vu ta jolie nuque au téléphone, penchée tout contre le combiné. Il y a des téléphones rouges, des téléphones bleus, des numéros verts,  et des téléphones roses. Mais toi c'était un téléphone gris, car tu n'es pas multicolore.

 

    Il pleut, réfugie toi dans la cabine, de baignade, de pilotage, de douche, spatiale et écris-moi. Tes pas s'effacent sur le sable. Arrête de me chanter ta chanson, je n'entends-rien, j'ai pas de réseau, pas d'ami, pas d'amour que des funambules. Sur ta ligne, tu n'as rien calligraphié, rien dessiné, rien n'esquissé, rien chanté, rien dit, rien rédigé. Elles sont noires tes lignes, je les couvre au blanco comme ça tu peux la dessiner cette cabine anglaise que tu regrettes tant. Il pleut toujours à Londres? Surtout ne prends pas froid. Ecris-moi de temps en temps. Pense à son anniversaire.

 

Tu sais j'ai des prospectus et des astuces. Passe-la moi. Loto à qui le tour ?  Extrait de concentré.  Attends je te rends le combiné. Comment, j'ai pas de conversation? Tu as les yeux baissés quand tu parles, dans le clair-obscur. Des moineaux se posent sur ta ligne, confie-leur tes secrets. Ils babillent comme toi. Les langues se confondent -des interférences. N'oublie pas le pain. Tu as des enveloppes et des postcards ? Je préfère. Et tes amours ? Raconte-moi leur histoire. Repasses-tu quand j'appelle ? Où est la valise ma fille ? Des rochers et des cris.  Votre correspondant est déjà en ligne. Envie de décrocher. Non ce n'est pas le dixième appel, on ne compte pas les mots d'amour. Il est parti vivre sa vie à Angoulême, sa mère est inquiète. Je vendrai des bijoux, il tiendra une station essence. Nous aurons de beaux enfants. Oui, celui en argent avec une perle. Tes pupilles et l'air de jazz. Adieu Clémentine. Ciao. Bye-bye. See you soon. Au revoir. Hasta luego. Até amanhia. Tu es toujours au bout du fil ? Non ça bat de l'aile. Ils s'envolent, et tourbillonnent. Je te bâtirai un gîte avec des poteaux téléphoniques. Tu leur confieras tes messages. Désolé Monsieur, écrivez-nous. Nous ne prenons pas les réclamations au téléphone. 

 

Elle joue la fille de l'air.

 

Ils n'ont que des dresseurs de fauves, des trapézistes, des acrobates, des contorsionnistes, des éléphants du Bengale, des cracheurs de feu et des lanceurs de couteaux. Le numéro que vous avez demandé n'est plus en service actuellement.

 

 

N'est-ce pas un de ses cheveux sur la dune ?

 

05/01/2011

Où est le Tarama?

  

Sur la plage blanche (oui, l'histoire se passe en Mer Baltique), il y a des Suédoises qui pique-niquent. 

 

 
La neige recouvre le rivage et Romain Gary les observe, les doigts de pieds en éventail, en mangeant du concombre salé. Mais qui voit-il ?

 

Elle a les cheveux courts, un tee-shirt à l'effigie d'un journal. Elle se promène sur la plage, en criant " New York Herald Tribune ! New York Herald Tribune !" Ne serait-ce pas... non ce n'est pas elle !

 

Déçu.

  

D'un coup, il apprécie beaucoup moins son concombre salé. Elle est passée si vite. 

 

 Il a appris des rudiments de suédois, avec sa mère, à Nice, alors il perçoit quelques mots de la conversation. On parle du Lac Vanern, de la légende de Gosta Berling, de pasteurs et de messes de minuit.

 

 

À Stockholm, des patineurs se dandinent -les Suédois étaient déjà très sportifs à l'époque. Romain a toujours du mal avec le patin. Ce n'est pas un sport de résistant, ni d'ambassadeur. Alors il mange encore du concombre salé. Et s'imagine sur une plage à Ramatuelle, avec sa mère qui l'entraîne dans ses pérégrinations, pour distribuer des bijoux. Si, si, elle a été bijoutière ! Ramatuelle à l'époque n'accueillait que quelques Russes, qui délaissaient le Négresco. (Si, si, sa mère a travaillé au Négresco !)

 

Il ouvre les yeux et revient à lui devant un étale de gâteau à la carotte.

 

 

 

Non, ce n'est pas elle.  Elle est passée si vite.

03/01/2011

Des Hommes et des Dieux

C'est plus cher que la messe.