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29/03/2012

Confession

Le garçon songeait à elle, à ses jolies jambes.

Il s'approcha du confessionnal. Il avait de l'appréhension et ne faisait pas le malin. Le soleil baignait les hautes herbes. Il se hissa à l'intérieur. La vue était magnifique sur les collines. Il tourna timidement la tête. Il y avait quelqu'un. Il prit sa respiration comme s'il allait manger une glace. Il se lança.

"Elle est belle, elle a une robe bleue, nous nous sommes embrassés...

- Mais qu'est-ce que tu me racontes? Ce n'est pas un péché! Allez file!"

Le garçon se laissa glisser, faillit se rompre le cou, et disparut dans les champs.

Sous les pavés la piscine

P1120304.JPG

La vapeur d'eau se diffusait comme un brumisateur sur le souk.

25/03/2012

Cache-cache

art,religion,littérature,graffiti

Pochoir monumental de Jef Aérosol

Continuez à jouer. Je jette juste un oeil, promis.

Je me suis toujours demandé à quoi ressemblait une église.

 

                                                                      

14/03/2012

La grosse Histoire du Big Mac

 

Chapitre 1 - Contre les idées reçues.

Les frères Mac Donalds Mike Dike et Maurice Mac Donald ne sont pas les inventeurs du Hamburger. En même temps, on s'en doute.

Chapitre 2 - Les débuts.

Comme toute bonne success story américaine, l'histoire débute dans un garage, au milieu des huiles de moteurs. Ils bricolent leur premier grill artisanal, sur des vieux tonneaux. L'idée de faire cuire de la viande sur des plaques mal nettoyées ne les quittera plus, comme le leitmotiv lancinant du rêve américain. Leur premier stand de hots dogs appelé "Airdome" ne décolle pas. Mais en 1940, ils renomment leur restaurant "Mac Donald's" et bougent pour San Bernardino, en Californie, à deux pas de la plage, où tout le monde sait chacun mange n'importe quoi.

Leur camionnette sur le trottoir rapporte et les deux Mac voient leur train de vie progresser. À l'image de leur copain KFC, ils proposent également de l'huile de vidange trempée dans du poulet, sous le nom aérien de "chicken wings". Très vite toute la jeunesse dorée s'y presse : Humphrey Bogart après deux bouteilles de whisky, Lauren Bacall, qui passe récupérer Humphrey Bogart, les éboueurs qui passent récupérer les boîtes en carton.

Chapitre 3- Le Fast Food.

Les produits sont désormais directement consommés au volant. On mange vite pour oublier. Vite fait, bien mangé. Cela permet d'écouter de la musique ou de regarder "King-Kong", sur un parking douteux entre deux gran torini. Avec le voisin qui vous regarde.

Chapitre 4- Partout dans le monde.

L'Europe en ruine apprécie particulièrement la viande grillée sur des tonneaux. Le plan Marshall survient à point nommé pour les deux frères Mac Donald.

Chapitre 5- La consécration.

Ils créent en 1963 une "Université du Hamburger" qui rejoint la longue liste des universités qui ne servent à rien : la Fac de lettres, la Fac de psycho, la fac Pasqua, les écoles supérieures de marketing. Tous les matins de jeunes étudiants longilignes se rendent sur un campus ou pâturent des vaches, leur barbecue en bandoulière.

Chapitre 6 - Controverse.

Souvent synonyme de malbouffe dans la bouche de José Bové, ou de Ingrid Bétancourt, il n'est jamais associé au raffinement. Il vaut mieux manger sa main avec une pomme.

 

13/03/2012

Contre les brunes

 

Madame,

 

Nul ne doute que vous ne fassiez partie de la confrérie des femmes en noir, et que dans vos ténèbres Belzébuth ne trouve une alliée sûre. C’est que votre noirceur d’âme est telle que vous la portez sur vos cheveux.

 

J’imagine ce que vous susurrez, dans vos incantations.

« Et la Joconde ?... c’est quand même bien une brune ! » Sachez, Chère Ange, que le Louvre est bien seul à tenir à la Joconde comme à la prunelle de ses yeux.

 

Le chemin habituel des brunes dans les salons est de répondre aux pépiages incessants des blondes par un mutisme absolu. Il n’y a rien d’enchanteur dans cet obscurantisme qui consiste à feindre la mouette devant un parterre de pies. Et je regrette, bel oiseau, que vous ne sortiez quelquefois de votre placard à balai, pour vous engager dans quelque missive. Votre silence apparaît tel que vous n’aimez pas à noircir des cahiers, et prêtez plus d’amitié à la page blanche qu’au stylo noir - au mépris de toute solidarité.

 

Parfois néanmoins le soleil sombre de la mélancolie illumine votre teint. J’aime alors à songer que, revêtue d’un crêpe, Loreley brune, portant le deuil de votre dernier amour, vous entraînez immanquablement les éclusiers à leur perte, dans les fonds d’or des nuits Rhénanes.

 

Cependant, Madame, l’histoire de la Littérature est blonde.

 

Et cet ersatz de chant demeure bien peu de choses face au charme lumineux des princesses bouclées d’or de romans de Chevalerie, car je ne me souviens pas que Perceval se fût un jour battu pour une brune.

 

Aussi souffrez qu’autant que vos cheveux ne seront poudrés, je ne sois, Melle la ténébreuse,

 

 

 

Votre humble et obéissant serviteur.

 

            Cyrano

22:06 Publié dans Lettres | Commentaires (0) | | Digg! Digg |  Facebook |

12/03/2012

Contre les Marionnettistes

 

Messieurs les Tireurs de ficelles,

 

Coupez!

Avant que des légions de Pinocchio ne vous écrasent de leurs petits sabots de bois,

avant que les Guignol lyonnais ne voient en vous de vils Gnaffron à bastonner,

avant que les timides ne passent votre orgueil au grille-pain,

avant que les télétubbies ne vous prennent en sandwich.

 

Car vous savez, marionnettistes, la révolte gronde.

 

Il est un soir où les Fair Lady piétineront les Pygmalion,

et où les Sganarelle vous voleront du tabac.

 

Je vous aurai prévenu.

 

Signé Scapin

 

10/03/2012

Rousses redux

Contre les rousses

 

    Les bûches rougeoient, mais ce sont vos cheveux qui crépitent, dans le foyer incandescent. N'approchez pas, lectrice orange, à moins que vous ne vouliez embrasser le sort des mécréantes rousses dans cet autodafé ! 

 

    Parfois, au coeur de l'âtre, quelques mèches enlacées palpitent comme des sarments de vignes oubliés dans quelque feu de joie. Embrasez-vous diablesses, en ânonnant vos incantations obsolètes, vos salmigondis rigolos ! Le ciel frémit. Le grand inquisiteur a mal fait sa besogne. Je vous disperse ! Sous le gui, à la lune, au chocolat, à Moscou, les poupées ! Dans la file d'attente, de la gare de Nantes, avec aux lèvres cette ...mousse...au chocolat !

 

    Sale tignasse ! Fribouille mal attifée ! Frimousse mal débarbouillée ! Gourmande que vous êtes, châtaigne hirsute, vous méritez de finir en crème de marron ! Comme dessert d'après-midi d'automne quand on s'embrasse en canotier...

 

 Si le feu s'endort, les pierres restent levées dans la clairière bretonne. Quelques feuilles mortes voltigent sur le sentier.

 

L'hiver approche... où, dieu merci, vos cheveux seront blancs !

 

Je vous laisse. Promettez-moi de ranger au grenier vos feux de Bengale. Ils n'amusent que les enfants.

 

Bien sans vous.

Poil de Carotte

 

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Merci à Bernard P. Photographe. La photo est protégée par un copyright.

http://floredesenlisse.hautetfort.com/

 

 

 

 

07/03/2012

Les affabulations rebelles

L’âne, la tortue et le chien


L’engeance humaine aux caprices est sujette.
Toujours, obstinément, elle souhaite
Qu’à sa volonté l’on soit favorable,
Ce que nous allons voir dans cette fable.

Certains bourgeois, comme loisir ayant,
La compagnie des bêtes, passe-temps
Louable mais de grand labeur, s’offraient
Parfois l’oisiveté de profiter
Agréablement de leurs protégés.
Leur domaine fort vaste consistait
En maintes pâtures, vergers, jardins,
Terres propices à l’observation
Animale, aux promenades sans fin.
Surprenante est l’humaine décision :
On projeta un jour d’aller chercher
Le baudet. Pour, disait-on, le mêler
A une tendre ballade champêtre.
Mais l’animal, paraît-il, n’est pas l’être
Le plus accommodant ; il décida
De ne point déroger à ce cliché;
Et pas le moindre sabot ne bougea.
« Soit, dit à sa femme le fermier,
Trouvons amitié chez d’autres compères ».
L’indolente tortue fut approchée.
Cette dame pouvait bien se complaire
A être sous tous les angles étudiée.
On jugea fort bien de la carapace :
La doyenne ne daigna se mouvoir.
Pis, restant cloîtrée dans son dortoir,
Elle n’offrit point, animal tenace,
Son cou ridé aux regards patients.

Offensés d’un tel accueil, nos deux braves
S’en retournèrent, chassant leur courroux
En songeant à l’ami fidèle et doux
Qui les attendait et qui, sans entrave,
Les accompagnerait docilement
Pour une paisible marche en sous-bois.
Le ciel fit que le temps se gâta.
Et Médor leur dit, par quelques abois,
Qu’à cette sortie il n’inclinait pas.
D’humeur maussade ou non, il faut admettre
Qu’il fait parfois un temps à ne pas mettre,
Même fidèle, un canidé dehors.

 

Copyright Benoît Pinaud

05/03/2012

Retour définitif et durable des lettres aimées

Contre les blondes 

Madame,

Depuis Jacques Brel, je sais que les Frida deviennent des Margot. 

 

Ne dégrafez pas votre corsage, joli épi de blé !

L'été vous cuirait ! Cachez vous sous la charmille, car votre chevelure cendrée ne sera vite que feu de paille. Passez les moissons à l'ombre et arrêtez de vous vanter d'être parente du grand astre d'or.

 

Plutôt que dorer votre toison, il eût mieux valu qu'il éclaire votre ampoule!

 

J'aime à songer à un monde sans blondes, délesté de Coca Cola Light, de Princesse Tam Tam, et de Feux de l'amour. Mais vous êtes là et je dois bien me résoudre à aimer la lingerie, les jeans taille basse, et les autobronzants.

 

Je déteste vos boucles blondes : elles me rappellent les ondulations des vagues, et j'aime trop à naviguer sur votre chevelure.

 

Sans le mal de mer, veuillez croire Madame qu'il se pourrait

 

que je vous écrive

à nouveau.

 

Zadig sans Voltaire