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02/07/2013

Je est une autre

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27/04/2013

Les grands Entretiens - Stéphanie MACKENZIE, photographe

Stéphanie Mackenzie a exposé successivement à New York, au Canada, à Londres et au Marché d'Art Contemporain de Paris. Issue d'une famille d'artistes, balayée par le vent de l'histoire yougoslave, elle a fait ses premiers pas auprès de son grand-père.

Dans la lignée du Pop art, ses photos mettent en scène des modèles égarées dans un arc-en-ciel de collages numériques. Cependant les clichés qu'elle assemble ne puisent que dans le réel. Découverte d'une discrète voleuse de couleurs.

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Stéphanie, parlez-nous de la photo qui a déterminé votre vocation ?

Une photo de Mona Lisa, un projet d'université, c'est à ce moment-là que j'ai trouvé mon style. Je dessine depuis l'âge de cinq ans. A l'université, je photographiais, réalisais des peintures et des sculptures , en cours d'art fondamental. J'ai fait un choix. Mon professeur m'a affirmé que la photo était un bon axe.

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                                                              Mona Lisa

Je qualifierais vos oeuvres de "collages photographiques extravagants", est-ce que ce terme vous convient?

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                                                            Kiss me blue

Oui, au départ je crée un dessin, un schéma, un canevas précis, choisis le thème, ensuite je recherche un modèle qui peut convenir. J'adjoins plusieurs de mes clichés. J'effectue des collages numériques. Kiss me blue, le modèle, ne travaillait pas en agence, je trouve cela plus intéressant. J'utilise des éléments disparates de la réalité, des clichés d'Elis island et autres. Parfois je fais appel à la location de studio mais nombre de mes photos sont prises en extérieur.


Vos séries mettent souvent en scène des modèles très sexy, pouvons-nous les qualifier de pin up?

Oui, tu peux les qualifier de Pin Up sous l'influence notamment d'Helmut Newton.


Vous aimez particulièrement Alice au pays des merveilles ?

Oui. Ce thème me plaît. J'ai créé à Londres un solo show de peinture en 3D sur des clichés photographiques imprimés. Je cherche une galerie pour être résidente.

(NDLR : Stéphanie Mackenzie a déjà exposé en France au Marché d'art contemporain de la Halle Freyssinet.)

Nous pensons immédiatement au Pop Art, est-ce votre principale inspiration?

Mes références sont Andy Warhol, Dali, Roy Lichtenstein, il y a beaucoup de couleur, tous trois sont "outside the box", ils dépassent les marges, depuis petite j'aime avoir un monde différent, m'exprimer différemment.À 15 ans le livre de Lichtenstein, a été un choc.

Mon grand père était peintre et il créait le design d'objets en cuir.il les fabriquait, il peignait dans le style de Renoir, nous dessinions ensemble.il a connu mes photos. Mon arrière-grand- père avait également cette sensibilité artistique.

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Vous refusez, semble-t-il, l'abstraction?

J'aime tous les types d'art comme source d'inspiration.

Les clichés sont saturés de couleur, et c'est ce qui fait leur force, pouvez-vous nous faire rentrer dans le secret de fabrication d'une de vos photos?

Le choix de couleur est naturel, mais compliqué par ordinateur. Avec une base, c'est plus aisé, mon canevas est très précis, au crayon, après je le peins, puis il sert de fondement à mon collage photo.

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N'avez-vous jamais songé à prendre des photos documentaire?

J'ai arrêté car ma mère est inquiète! Mais je donne un pourcentage de mes clichés pour des œuvres caritatives. Je prends quelques photos non retouchées. Des bédouins, un peu triste, des enfants sans nourriture. Nous ne nous rendons pas compte de notre chance. En Colombie, les gens refusent qu'on les prenne en photos.

Les photographes que vous admirez définitivement?

Helmut Newton mais aussi Richard Avedon pour le fond blanc, la tessiture ancienne, ils sont "edgy" a bit crazy.

(NDLR : l'une des traductions de edgy  est "énervé" au sens large)

Merci Stéphanie. Retrouvez les clichés sur le site officiel :

http://www.dekafoto.com/Site/WELCOME.html










25/10/2012

Les racines du ciel, l'homme et l'arbre - Fiac 2012

Le Grand Palais est coupé du monde par sa verrière baignée d'une clarté quasi magique indépendante des cordes lorsqu' il en pleut.

Galerie Helly Nahmad ou comment boire un Château Pétrus à l'apéritif

Le problème de ma visite de la Fiac fut de commencer par  Picasso,  "Deux bustes de profil, 1972", à la veille de sa mort, si aérien lorsqu'il préparait sa disparition dans les indigos.
"Jamais sa tête ne fut aussi belle qu'au moment où elle allait tomber"- Stendhal

Du coup la suite de la visite s'affadit brusquement au risque d'avoir  l'impression  de déambuler dans un vide grenier...Il me fallut plusieurs allées et venues sans but et deux cafés avant de me retrouver nez à nez avec ...
Un arbre.

Galerie Gagosian - Quand la nature imite l'art

Un artiste suffisamment barré fait germer un plant de courge dans un tronc d'acacia, le lierre le colonise, les années passent, puis il le tronçonne, effectue un moulage, époustouflante sculpture que l'on évite de toucher de peur de n'abîmer l'écorce.

Métro pictures - L'humour est la politesse du peintre

The Man with 4 heads, donne vie à un rêve, celui d'avoir quatre visages. D'emblée, ce qui relie le torse à ces quatre têtes est le crayon, par la magie du dessinateur imbibé de comics, l'homme reste en cohérence avec ces quatre personnalités. Chacune est le portrait d'un de ses collaborateurs. En son temps Henry Iv ordonna de sculpter sous le Pont-Neuf, les figures grimaçantes de ses ministres. 

 Galerie Inconnue - À bas l'esprit de sérieux!

Le salon d'honneur, nous y entrons accueillis par deux rouleaux de Station service, gris et blanc, un peu comme si Buren avait relooké l'Elephant bleu. C'est poilant.

19/05/2012

Monumenta, le Bain révélateur

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La visite procure l'impression de se promener sur les parois arrondies d'un téléobjectif ou sur la première palette primitive,celle de vos cinq ans quand vous gribouilliez sur la table. Les pieds se retrouvent pris dans les bleus. On redécouvre ses chaussures. Les yeux levés s'épuisent dans les diffractions.

La nef change triplement de couleur : selon l'heure de la journée, le lieu où l'on regarde et la lentille que l'on choisit.

VERTE. 

ORANGE. 

BLEU.  JAUNE.

Le créateur bannit le rouge mais garde le cercle. Le nerf optique s'épuise dans les arcs et parfois les gens déambulent au plafond. Il était une fois.

Comme si l'artiste, au fait de la beauté du monde, en avait révélé les couleurs.

                                                   Daniel Buren, Nef du Grand Palais, jusqu'au 21 juin.

 

29/03/2012

Sous les pavés la piscine

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La vapeur d'eau se diffusait comme un brumisateur sur le souk.

25/03/2012

Cache-cache

art,religion,littérature,graffiti

Pochoir monumental de Jef Aérosol

Continuez à jouer. Je jette juste un oeil, promis.

Je me suis toujours demandé à quoi ressemblait une église.

 

                                                                      

10/03/2012

Rousses redux

Contre les rousses

 

    Les bûches rougeoient, mais ce sont vos cheveux qui crépitent, dans le foyer incandescent. N'approchez pas, lectrice orange, à moins que vous ne vouliez embrasser le sort des mécréantes rousses dans cet autodafé ! 

 

    Parfois, au coeur de l'âtre, quelques mèches enlacées palpitent comme des sarments de vignes oubliés dans quelque feu de joie. Embrasez-vous diablesses, en ânonnant vos incantations obsolètes, vos salmigondis rigolos ! Le ciel frémit. Le grand inquisiteur a mal fait sa besogne. Je vous disperse ! Sous le gui, à la lune, au chocolat, à Moscou, les poupées ! Dans la file d'attente, de la gare de Nantes, avec aux lèvres cette ...mousse...au chocolat !

 

    Sale tignasse ! Fribouille mal attifée ! Frimousse mal débarbouillée ! Gourmande que vous êtes, châtaigne hirsute, vous méritez de finir en crème de marron ! Comme dessert d'après-midi d'automne quand on s'embrasse en canotier...

 

 Si le feu s'endort, les pierres restent levées dans la clairière bretonne. Quelques feuilles mortes voltigent sur le sentier.

 

L'hiver approche... où, dieu merci, vos cheveux seront blancs !

 

Je vous laisse. Promettez-moi de ranger au grenier vos feux de Bengale. Ils n'amusent que les enfants.

 

Bien sans vous.

Poil de Carotte

 

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Merci à Bernard P. Photographe. La photo est protégée par un copyright.

http://floredesenlisse.hautetfort.com/

 

 

 

 

28/12/2011

Extrait de nouvelle

"La neige reposait tel un masque d'algues blanc sur les jardins à la française. La fontaine ronde gelée brillait comme un single des Stones en 1972. Yasmina déambulait les pieds dans ses moonboots, sa poussette Mac Laren dans une main, et Kimberley avec son bonnet pointu dans l'autre. L'hiver les installations artistiques disparaissaient, ce qui rendait à la place son classicisme, tant il est vrai que l'angoisse étreint parfois le promeneur devant certaines incongruités commanditées par le Ministère tout proche et qui bousculent la beauté hiératique du Palais Royal."

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                                                                                        Copyright Stéphan Pardie

21/12/2011

Qu'est-ce qu'être fantasque?

Nous accueillons dans la Congrégation Laurent Nicolas, plasticien, animateur radio et nouvelliste!

Et sa lettre lance une véritable méditation philosophique sur le mot "fantasque"...

Sinon Laurent, pour information, je suis spécialiste des mortaises têtiaires, ayant corrigé  jadis un catalogue de poignées de portes.

http://www.malaxi.net/

Laurent Nicolas



"Cher Stephan


Je ne manquerai donc pas cette invitation même si je ne sais encore quelle forme et tournure lui donner. Par essence je me méfie des congrégations, j'abhorre les crapules et ne trouve aux fantasques que ce que Sacha Guitry lui même leur autorisait en précisant : "il m'arrive de parler très fort à l'oreille d'un myope ".


C'est donc avec une joie indicible, un incontrôlable trac et un bonheur ineffable que j'accepte ton invitation à rejoindre "La Congrégation des crapules et des fantasques". Surtout, je l'avoue, dans l'espoir de recevoir très vite ma carte de membre que je rangerai, rassure- toi, avec la plus grande précaution dans mon portefeuille de moleskine entre celle des amis d'Álvaro de Campos et ma carte de fidélité de l'épicerie "Au soldat laboureur" 54 Avenue du Général Leclerc. Qui je te te le rappelle est en face de la rue de la Tombe-Issoire ce qui reste sans commentaire...
Mais ça, tu le savais sans doute, il me semble d'ailleurs, t'y avoir vu trainer dans les rayons bricolages à la recherche d'un sujet littéraire.


J'espère que la seule présentation de cette carte que j'entends exhiber avec une fierté académique ; j'ose espérer, devrais-je dire, qu'elle m'octroyât, sinon les faveurs d'une laudative du moins la compréhension des pandores lors de nos nocturnes mais éthyliques baguenaude Parisienne.
J'apprécierai du moins échapper une fois aux fastes de leurs invitations à finir la nuit dans leur hôtel sans confort par la seule grâce de la présentation de ce sauf-conduit. Et nous pourrons ainsi rentrer beuglant à tue tête dans les rues endormies, ces phrases d' Ernest Renan citées du dictionnaire de l'académie Française, édition de 1986 sur la définition de : Fantasque : "Notre époque de passion et d'erreur apparaîtra alors comme la pure barbarie, ou comme l'âge capricieux et fantasque qui, chez l'enfant, sépare les charmes du premier âge de la raison de l'homme fait. Notre politique machinale, nos partis aveugles et égoïstes sembleront des monstres d'un autre âge."

Laurent Nicolas

28/11/2011

La galerie de la route de la soie - Silkroad Art Gallery

 

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  http://silkroadartgallery.com/

 

Pour ceux qui doutent du dynamisme artistique de Téhéran, promenez-vous sur place !

Une artiste préférée :

Gohar Dashti prend en photo une femme qui découpe du poisson, sous les yeux d'un enfant. Par la magie de la photographe, ce n'est pas le poisson qui saigne, mais l'Iran.

 

 

 

 

 


 

© Many thanks to the artist and the gallery for allowing us to employ the picture.

 

 

27/11/2011

Congrégation des crapules et des fantasques

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Chers hurluberlus,

Ecrivains farfelus, photographes de fortune, artistes rigolards rejoignez notre Congrégation, et envoyez-nous par mail vos contributions. Après rigolade, votre grand oeuvre sera diffusée sur le blog.

Amen

 

21/10/2011

JOS DE GRUYTER & HARALD THYS (Galerie Micheline Szwajcer- FIAC)

 

 

 

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Untitled (Skeletten), Photographie, 2009

"Sans l'ombre qu'on est soi-même et sans les poteaux du télégraphe, on serait aussi embarassé qu'un pierrot dans un four." A. Rimbaud

JOS DE GRUYTER & HARALD THYS

sont deux artistes dont les installations vidéos oscillent entre le rire et la terreur primitive.

Scène saugrenue que ce psychologue dressant le portrait d'un serial killer, dans une salle qui ressemble à une cantine, face à des auditeurs dont on ne connait pas le métier. "Il devrait récidiver sur un homme." Nous voilà rassurés.

Un personnage psalmodie devant un buste de plâtre. De la pensée magique? Vous êtes deux et vous souriez, vous êtes seul et l'angoisse vous grignote.

Enfin, deux hommes transpercent une statue avec une gestuelle mécanique. On a mal pour elle.

Sinon, quand ils ne filment pas des figurants étranges qui clignent des yeux, ils mettent en scène des photos qui intègrent des pièces issues de leur propre création, schmilblicks magnifiés par les jeux de lumière et par la beauté fracassante du Grand Palais.

Ouf.

 

 

 

 

 

 

Many thanks to the artists and the gallery for allowing us to employ the picture, and special thanks to Caroline Dumalin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

08/09/2011

11.09.2001. 11.09.2011. Les photos de Robert Clark (Galerie Polka)

http://www.polkamagazine.com/galerie/11-septembre-2001/366

Cela fait dix ans et c'est comme si c'était hier. Les images ont tellement irradié l'imaginaire collectif, un peu comme celles de la chute du Mur de Berlin. Nous n'avons pas envie de les revoir, alors ce qui nous attire d'abord, sans oser nous l'avouer, c'est le bleu du ciel. La beauté des clichés est un outrage. Une fille s'exclame "Franchement auriez-vous envie d'acheter cette photo, vous?" Elle pose l'unique question.

9h03. Un boeing s'encastre dans la Tour Sud  du World Trade Center, après que la Tour Nord a déjà été frappée. La galerie Polka expose quatre photos de Robert Clark. La première est saisissante, à l'extrême gauche du cadre, l'avion se prépare perpendiculaire à aborder la deuxième tour. Le sang-froid du photographe laisse incrédule. Lorsqu'il la prend, il sait ce qui va se passer, comme un spectateur, au premier acte d'une tragédie.

Les trois autres clichés ne sont que la captation de la trajectoire de l'avion.

Etreinte géométrique.

Il y a longtemps dans un camping à Avignon, l'un de mes amis a provoqué, malgré lui, une fuite de bouteille de camping-gaz. L'un de nos voisins resta debout en nous fixant avec gravité tandis qu'un autre se jeta par terre les mains sur la tête, comme un soldat au passage d'une mitrailleuse.

Auriez-vous pris la photo?

Seriez-vous resté bouche-bée, refusant le sens de l'instant et la condition de spectateur?