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30/12/2011

Photo d'un écrivain ermite

Benoît Pinaud écrivain et membre de la Congrégation nous a fait parvenir en exclusivité sa photo. L'occasion de découvrir à quoi ressemble ce fabuliste, ce faiseur d'histoires.

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Benoît Pinaud rumine un texte.

 

La Pays perdu, de Pierre Jourde

Encore une délicieuse chronique littéraire de Félix libris. Rejoignez avec lui la Congrégation des crapules et des fantasques et envoyez-nous des contributions !

28/12/2011

Extrait de nouvelle

"La neige reposait tel un masque d'algues blanc sur les jardins à la française. La fontaine ronde gelée brillait comme un single des Stones en 1972. Yasmina déambulait les pieds dans ses moonboots, sa poussette Mac Laren dans une main, et Kimberley avec son bonnet pointu dans l'autre. L'hiver les installations artistiques disparaissaient, ce qui rendait à la place son classicisme, tant il est vrai que l'angoisse étreint parfois le promeneur devant certaines incongruités commanditées par le Ministère tout proche et qui bousculent la beauté hiératique du Palais Royal."

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                                                                                        Copyright Stéphan Pardie

22/12/2011

A la recherche des « sans passé »


Un homme sans passé à la dérive sur les flots de la mer du nord, un pianiste virtuose en smoking sur une plage anglaise, un travesti qui passe et repasse à bicyclette dans un petit village…
Bohèmes en errance dans un film d’Ari Kaurismäki ? Ou fantômes surprenants mais bien réels qui traversent nos sociétés ordonnées ? Ces drôles ont bel et bien été vus, par les yeux médusés de quelques policiers, journalistes et autres badauds. Vus, photographiés, interrogés, commentés, surnommés (« l’homme au radeau », « pianoman »…).
Qu’ils sortent de l’ombre, ces sans passé, ces sans papiers, et courons après eux. Courons après les hurluberlus, les traverseurs de désert, les mythomanes et les yétis. Des cosmonautes en perdition dans la voie lactée, des barons perchés, des hommes des forêts, des voyageurs sans bagage, doivent bien exister quelque part, en dehors des écrans ou des livres. Courons après eux et rions avec eux, ces fous qui ne nous font que sourire, ils doivent en avoir de belles à nous raconter. Ils nous décriraient bien des fantaisies et de belles illuminations.
Car, dans les régions arides d’Abyssinie, en d’autres temps, certains avaient déjà perdu leur passé …
A la recherche des sans passé, on peut courir encore et encore, car ils auront toujours une longueur d’avance.

 

Copyright Benoît Pinaud


21/12/2011

Quatre à quatre

Rue de Ponthieu, il ya des grands noirs qui jouent au loto avec des valises diplomatiques. Rue de Ponthieu, il y a des bureaux qui ont appartenu à Francis le Belge.  Avec des boitiers usagers qui ressemblent à des détonateurs.

 

Je n'ai pas envie que mes héroïnes ressemblent à Anna Karina, je n'ai pas envie que mes héroïnes ressemblent à Claude Jade, je n'ai pas envie qu'elles ressemblent à Françoise Dorléac, je ne veux que des filles maquillées, artificielles et sans conversation.

 

Trois comme les rois mages, les doigts de la main. Bref elles sont trois.  Lisa habite une rue orientée vers l'Est et adore la sensation du soleil qui réveille son visage, à huit heures du matin quand elle se dirige à tâtons, les yeux dans la lumière, vers la station la plus proche.  Elle passe devant une épicerie dont la devanture est illisible. Elle aime la fatigue oculaire du soleil. Le soleil, c’est gratuit.

 

Lisa veut un homme, un vrai.

 

Lisa, lorsqu'elle plonge son visage dans l'eau fraîche du lavabo, elle entend des aéroplanes. Les pandas aiment les hautes branches; mais pas les vols planés, alors, elle lève les yeux et fait une mine de déterrée, comme si on avait volé les ailes de l'Ange Gabriel. «  On devrait jeter les aviateurs au trou » répète-t-elle,en boucle.

 

Viviane a l’allure d’une rose de Bretagne et vit dans un pavillon de banlieue  où elle aime respirer. La pelouse est moche, la pelouse est jaune, mais elle sent bon. Elle l’arrache et la jette en l’air. Viviane lit.

 

« Encore un bouquin féministe ! » s'écrie Charline. »

Charline passe son temps à la piscine avec son grand chapeau plat. On la prend pour une américaine.

 

Les trois filles décident de braquer une banque parce qu'elles ont été licenciées. Quand on est licencié on ne fait plus de shopping, et quand on ne fait plus de shopping, on laisse le shopping aux grosses nulles qui ont mauvais goût.

 

- Et la chocolaterie ? suggère Viviane. Une chocolaterie?

Viviane lit trop. Viviane s'endort avec des sorcières rousses et Scott Fitsgerald qui fait du baise-main.

 

Les « pandas roux », c'est leur nom parce qu'elles se réveillent toujours à onze heures du matin.

 

Ajoutez une heure de maquillage, parce que c'est pas le genre à dévaliser une bijouterie en pyjama. 

 

Charline joue avec ses bouclettes et en regardant ses copines comme si elles avaient inventé l’eau tiède. Charline a des chapeaux noirs, comme dans les films français expérimentaux.

« Tu connais le coup de la pomme? »

 

Rue de Ponthieu, il y a des dealers de cocaïne, de grandes brunes avec trois couches d'autobronzant, une sandwicherie kasher et des salades à 15 euros.

 

Des acteurs doublent un film d’animation. Soyez sympas, rembobinez. La ville grouille d’activités incongrues. Soyez sympas, rembobinez. La ville grouille d’activités étonnantes. Tiens, je n’avais pas entendu ça.

 

Elles enfilent des collants sur la tête.

 

Rue de Ponthieu, il y a des faux-cils, des faux seins, des faux airs et des fausses montres.

Qu'est-ce qu'être fantasque?

Nous accueillons dans la Congrégation Laurent Nicolas, plasticien, animateur radio et nouvelliste!

Et sa lettre lance une véritable méditation philosophique sur le mot "fantasque"...

Sinon Laurent, pour information, je suis spécialiste des mortaises têtiaires, ayant corrigé  jadis un catalogue de poignées de portes.

http://www.malaxi.net/

Laurent Nicolas



"Cher Stephan


Je ne manquerai donc pas cette invitation même si je ne sais encore quelle forme et tournure lui donner. Par essence je me méfie des congrégations, j'abhorre les crapules et ne trouve aux fantasques que ce que Sacha Guitry lui même leur autorisait en précisant : "il m'arrive de parler très fort à l'oreille d'un myope ".


C'est donc avec une joie indicible, un incontrôlable trac et un bonheur ineffable que j'accepte ton invitation à rejoindre "La Congrégation des crapules et des fantasques". Surtout, je l'avoue, dans l'espoir de recevoir très vite ma carte de membre que je rangerai, rassure- toi, avec la plus grande précaution dans mon portefeuille de moleskine entre celle des amis d'Álvaro de Campos et ma carte de fidélité de l'épicerie "Au soldat laboureur" 54 Avenue du Général Leclerc. Qui je te te le rappelle est en face de la rue de la Tombe-Issoire ce qui reste sans commentaire...
Mais ça, tu le savais sans doute, il me semble d'ailleurs, t'y avoir vu trainer dans les rayons bricolages à la recherche d'un sujet littéraire.


J'espère que la seule présentation de cette carte que j'entends exhiber avec une fierté académique ; j'ose espérer, devrais-je dire, qu'elle m'octroyât, sinon les faveurs d'une laudative du moins la compréhension des pandores lors de nos nocturnes mais éthyliques baguenaude Parisienne.
J'apprécierai du moins échapper une fois aux fastes de leurs invitations à finir la nuit dans leur hôtel sans confort par la seule grâce de la présentation de ce sauf-conduit. Et nous pourrons ainsi rentrer beuglant à tue tête dans les rues endormies, ces phrases d' Ernest Renan citées du dictionnaire de l'académie Française, édition de 1986 sur la définition de : Fantasque : "Notre époque de passion et d'erreur apparaîtra alors comme la pure barbarie, ou comme l'âge capricieux et fantasque qui, chez l'enfant, sépare les charmes du premier âge de la raison de l'homme fait. Notre politique machinale, nos partis aveugles et égoïstes sembleront des monstres d'un autre âge."

Laurent Nicolas

18/12/2011

Lire à la mer

Merci encore à toi, Felix Libris membre de la Congrégation des crapules et des fantasques, pour ce monument de la Littérature. Un vrai bijou.

15/12/2011

Discours officiel de Benoît Pinaud pour son entrée dans la Congrégation

Chers compagnons de littérature fantasque, c’est avec un enthousiasme survolté que le soussigné Benoît Pinaud en rejoint la congrégation. Qu’hommage soit d’abord rendu à son initiateur, Stephan Pardie, ainsi qu’à Félix Libris, dignes représentants de l’amour des Lettres.


Notre patronyme éveillera sans doute chez quelques bienheureux lecteurs le souvenir de pages désopilantes, nées d’une plume hors du commun, d’un maître de la loufoquerie, inventeur d’un langage coloré de noms d‘oiseaux (d‘une variété inégalée), d’intrigues saugrenues (et néanmoins intrigantes), j’ai nommé bien sûr le grand Frédéric Dard, alias San Antonio. Frédéric Dard ? Un grand écrivain ? se piqueront certains. Allons bon ! Et pourquoi pas Jean Roucas, alors ! Titre toujours contesté à celui qui avouait « en baver » pour composer les aventures du commissaire San Antonio, flanqué de ses deux collègues, Bérurier et Pinaud. Et pourtant, l’Académie française lui fut suggérée, à lui qui eut la sagesse de la refuser.*

San Antonio, de la grande littérature ? Nous sommes certains à le penser. Et la relecture de Bérurier au sérail, aux Editions Fleuve noir, enfonce le clou. De la grande littérature qui valse (à coups de pied dans les valseuses souvent), de la littérature qui tangue, à l’image du bateau sur lequel est embarqué le célèbre trio au début du roman. De la littérature où le bon Rabelais n’est pas loin quand Béru déguste sur ce bateau en liesse une bonne saucisse épicée, alors que tous sont pris de vomissures imminentes et cherchent les uniques « caguoinsses du vaisseau » déjà occupées par Pinaud !

De la grande littérature, eh oui, parce que Béru nous éclate, quand il s’affaire à monter sur un dromadaire, après cette traversée maritime de folie. Faisant d’abord le tour du véhicule (« Les pneus sont bons , fait-il en soulevant une patte du ruminant »), puis, enjambant la monture, et se retrouvant évidemment par terre : « M’est avis qu’il a voulu me jouer un tour de vache, ce chameau-là! déclara-t-il, je vous dis que c’est un vicelard ». Et que dire de la partie de catch que le pauvre aura ensuite à honorer à la fin du roman !


Amis des mots, tous aux néologismes de San Antonio et à ses pages farcesques qui dilatent la rate, comme dit l’Autre (L’Autre, si souvent cité dans les romans du sus-nommé), n’en déplaisent à ceux qu’il a pu choquer et aux défenseurs d’une littérature morale ! Et peut-être aurez-vous parfois, dans cet espace congrégatif, quelques nouvelles fantaisistes du cher Béru…

*San antonio a été contacté pour être candidat à l'Académie, mais à refusé de l'être.





14/12/2011

Ma très chère Soeur

Ma très chère Soeur,

Les jours ont passé. L'époque des fenaisons est révolue. Lorsque j'ouvre les fenêtres de ma cellule, je n'entrevois que des arbres vidés de leur substance. Paysage désolé et appelé à renaître dans les vignes de Notre Seigneur. "Voici venue la longue nuit des origines." L'hiver est la naissance du monde. Les journées se font mornes sans les travaux des champs. Si longues, lorsque nous nous levons aux matines. Je suis parfois sur le point de renoncer à mes voeux. Pourtant les heures passent rythmées par l'adoration, les chapelets, les mots fléchés et les offices.

Le petit chat est mort. Et un livre impie a été trouvé dans la crypte : "Comment draguer la Catholique sur les chemins de Compostelle?" Oserais-je vous dire que je ne l'ai pas donné immédiatement au Père supérieur ? et que les mauvaises pensées m'ont bouleversé l'âme. Quel charivari dans mon coeur tout entier voué à Notre Seigneur ! Quel bouleversement dans tout mon petit être moral !

Vous, Solange, luttez-vous aussi contre de mauvaises pensées ? Ou conservez-vous la force, dans la crypte, de garder votre genou à terre pour lui témoigner votre affection?

Donnez-moi vite de vos nouvelles.

Que Dieu protège et sauvergarde les Diaconesses.

Père François

Carnage

L'adaptation de Yasmina Reza est un petit bonheur, même si cette pièce ne relève pas du chef-d'oeuvre.

Roman Polanski enferme tout le monde dans 30 mètres carrés et c'est parti mon kiki ! Le plaisir naît du traitement des acteurs sur un pied d'égalité : Jodie Foster laisse ses trois comparses donner la pleine mesure de leur talent.

L'énergie croissante des personnages, qui semblent se brancher ponctuellement sur le secteur avant de retomber dans l'abattement le plus complet, comme des hamsters Duracell, titille les zygomatiques. Jusqu'au générique de fin. Plus malicieux qu'il n'y paraît.

Roman ne serait-il pas un grand cinéaste optimiste?

 

Benoît Pinaud - Le fabuleux fabuliste

La Congrégation des crapules et des fantasques accueille en son sein Benoît Pinaud, auteur discret qui remet au goût du jour un genre littéraire oublié : la Fable. Et à l'heure où l'on publie des SMS, il est grand temps de redécouvrir les choses simples.

Il accepte pour la première fois de rendre public un des textes, où les ballons dessinent des arabesques.

Merci à toi, ô Benoît Pinaud !

Le ballon et l’enfant


Sitôt le pied posé
Sur le sable doré,
L’enfant blond divagua.
En ce matin tout neuf, dans un si bel endroit,
L’air fusait tendrement et offrit au bambin
De soulever un brin
Son ballon éclatant.
De ce hasard content,
Il confia sa course
A sa baudruche rouge et au doux vent marin,
Disant adieu à tous
D’un rire cristallin.
Il allait, batifolant et dodelinant,
Sautillant, zigzagant,
Dessinant au sol les courbes les plus plaisantes.
Et rien, à cette heure, pour troubler la séance.
Quand, soudain, au hasard
D’une brise plus faible,
Vinrent à son oreille
Les cris de désespoir
Des parents alarmés
D’une telle conduite, menant au danger.
Le sujet fut hélé
Et sommé de rejoindre,
Ordre vociféré,
La prudente engeance toujours prompte à se plaindre.
L’enfant fut de retour
En gardant le sourire :
Le guidant à rebours,
Son ballon, d’un soupir,
Vint danser follement
Au-dessus des parents.

Tout laisser aller n’est pas un vilain défaut.
C’est une liberté
A ne pas oublier
Que d’aller où nous mène la vie, sans repos.

© Benoît Pinaud



 

 

 

 

12/12/2011

Grand bonheur

La Congrégation des crapules et des fantasques a le plaisir d'accueillir son premier membre : Felix Libris, star internationale de la lecture à voix haute.

Merci à toi, ô Félix Libris!

 

10/12/2011

Coupé au montage

J'ai toujours rêvé d'un film qui serait basé sur le regard d'une tondeuse à gazon qui coupe la pelouse. Une sorte de road-movie rase-moquette où l'on verrait les tubes de pissenlits voler dans les airs, la trombine appeurée des mouches, les sauterelles qui se planquent sous les feuilles et les mottes de de terre qui dissipent sous les tirs comme à Waterloo.

Une façon de vide sidéral de la création cinématographique. Sans la 3D ! je ne veux pas que la paille ressemble à des troncs d'arbres !

La poussière d'herbe encrasse le cadre. Le rythme devient mélancolique, interrompu seulement par une panne d'essence. On fait une pause.

Enfin on entend les glouglous du réservoir. La balade reprend. La caméra posée sur l'épaule du moteur.

Je suis l'Orson Welles de la tonte de pelouse, le Kusturica des taupinières. Un petit bonhomme qui marche dans la forêt vierge des fourmis, au milieu des mirabelles tombées de l'arbre; des bouts de bois qui se désintègrent en plein vent.

Avec cette impression lancinante qu'à chaque instant une planète peut s'écraser dans le cadre. C'est Mélancholia au ras des pâquerettes. L'odeur des graminées ennivre les spectatrices et les pistils chatouillent le nez du spectateur.  

Tondre la pelouse, c'est un peu la cérémonie du thé.

 

 

09/12/2011

La prochaine fois, je souhaite Bon anniversaire à Flavie Flament.

Tous mes voeux de bonheur à Sinéad O Connor pour son quatrième mariage !

http://www.sinead-oconnor.com/home/index.php/pictures/var...

 

01/12/2011

Troisième chronique - Des films et des Frères


podcast

Chronique n°3, Le CSP moins moins !