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20/12/2010

à quoi ça pense un mythe?

 

                                                            
"Arbres tristes et doux -je vous souhaite- le repos mais vous devez rester sur vos gardes"

"La seule chose qu'on ait découverte c'était de la sciure finement coupée-comme sortie d'une vieille poupée de son"

"C'est bien qu'on m'ait dit ce qu'était la lune quand j'étais enfant"

                                                                                             Marilyn Monroe in Fragments, Seuil


 

On a tué la marchande de fleurs.


…à Covent garden, le marchand de citrouilles s’énerve : Eliza doolittle disparaît trop souvent pour prendre des cours de diction. « The rain in Spain stills mainly in the plain » qu’elle répète à l’envie, l’agace, l’énerve, lui tape sur le système. Et il la préfére avec son accent cockney. Le maraîcher déteste ses nouvelles manières de la haute. Pour qui se prend-elle ?  La frimousse n’est qu’une fleuriste.

Alors demain matin, il zigouillera Elisa Doolittle, la découpera en morceaux et la glissera entre deux courges.

 

Et tant pis s’il traîne un cadavre devant Saint-Paul’s Church.

L'Avenue Lénox


Vue de coupe

 

On ne doit pas la confondre avec l'Annie Lenox qui est coiffée comme un balai. L'avenue traverse Harlem du Nord au Sud, entre deux casquettes de Fifty cents équipées d'un i pod aux heureuses rythmiques, et deux équipes qui filment Do the right Things. Malheureusement on en fait qu'à sa tête sur l'Avenue Lénox

"Je n’ai pas le regard de Spike Lee"


Si vous emménagez avec une blanche, il vaut mieux la prévenir, petit frère!

L'Avenue file jusqu'à Central Park, où Woody Allen tourne en noir et blanc une comédie douce-amère sur la tentation de midi. Ses personnages fringants, et si délicieusement New-Yorkais se préoccupent plus du complexe d'Oedipe que du racisme. Si loin, si proche.

 

Fantôme


James Lenox était un philanthrope qui fonda un hôpital presbytérien, pourtant rien ne l'y pressait  Il légua tous ses livres à la bibliothèque publique de New York, pour que les suspects de Cold Case s'y réfugiassent. On lui offrit une tombe en marbre. 

Renommée


Au départ l'Avenue Lenox faisait partie de la Sixième où l'on ne sait diable pas ce qu'allait y faire M.Williams, à moins que ce ne füt sur la treizième, mais les avenues dans le noir....Pourtant c'était vraiment un employé modèle.
 

La cuisine de l’âme


Le gang de l'Avenue Lenox, l'un des premières bandes de New York devint vite une petit fabrique de gros caïds et si nous étions assez rapides, il n'était pas rare de croiser les Caposseli et autres Cirofisi. en équilibre sur la balustrade de notre rez-de-jardin. Depuis, marchant sur les plates-bandes de ses illustres ancêtres Abbie Weed a emménagé  et déjeune souvent au 238, Chez Sylvia, la reine de la soul food, entre deux églises de Gospel, où il fait froid. Après le repas, le fantôme de Sammy Davis Junior essaie péniblement de rejoindre Sugar Hill.

Chien blanc

La rue a été co-baptisée Avenue Malcom X, pour qu’elle garde des traces de la lutte pour les droits civiques. Dans les caves en briques rouges, Jean Seberg n'assiste pas à des réunions secrètes et ne couche plus avec les Black Panthers. 



La guerre des moutons

 

 

...à Paris, cet hiver, les bonnets sont chamarrés comme des chamallows, élégants comme des hélices d'hydravion, beaux comme des cerises sur le ciboulot. 
Moi qui croyais qu'ils ne servaient qu'à préserver du froid, je découvre qu'ils font monter la température. La chevelure est cachée, la chevelure est offerte. Les mèches descendent en torsades sur des visages de madone. On croise dans le métro des passagers de l'Orient-Express. Rendez-nous les coiffes à pompons de grand-mères, les bonnets frustes de pisteurs, les lainages hirsutes de travailleurs horticoles.

Les garçons marchent sous la neige raffinée. Les filles sortent d'une party des Années folles... Ainsi les enfants naissent dans des cartons à vêtements. C'est chou.

 

Un contre tous, tous les Etats-Unis

"Quand les mots ont le pouvoir de changer, l’état s’efforce de les brûler ou de les effacer, si forte est la crainte du pouvoir des mots."                                       
                                                                  Julien Assange

Une trace sur un blog, un bébé rose aux yeux bleus. Des millions de caractères. 200 000 notes secrètes. La grande paranoïa américaine, la peur en technicolor. "On a tout à apprendre des espions et des dealers". L'idée que la vérité peut frapper n'importe où, arbitrairement, sans prévenir, par package de notes diplomatiques ou, révoltante, à travers les yeux d'un soldat américain. Assange a déjà perdu. Il se planquait dans une vieille baraque anglaise de Fish and chips. Il caressait son chat tandis que le téléphone sonna.

« Former un homme n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. » affirme Aristophane, et les oiseaux s'empressent d’ajouter que les paroles donnent des ailes aux gens.


13/12/2010

Les manèges de l'aube

 

Un tour de manège le matin a le goût des vacances, des filles qui dansent. Rien de mieux que de prendre l’avion après le petit déjeuner, d’y perdre sa chaussure, et de refaire un tour pour la chercher, avec le goût du jus d’orange dans la bouche. Une tête d’homme chante « salade de fruits », le nez raidi par le froid. Une vraie tête d’homme, les joues rouges, entre deux rideaux de  théâtre de marionnettes : j’ai peur qu’elle ne me fasse la bise. Les chevaux de bois mal réveillés tremblent. La fusée en inox est inquiétante. On dirait un grille-pain. Les mousses carènent le bateau entreposé et rangent les cartes au trésor. Le marin de manège ne sera toujours qu’un intermittent du nettoyage, un astiqueur de souvenirs d’enfance, un tourneur-briqueur de gouvernails en plastique, bref un sédentaire sur sa foire du Trône. Jamais il ne pêchera dans les Mers du Sud ou n’étreindra Anne Bonny. Un mirage ovoïde. La machine à gaufres sous sa toile demeure hors-tension. Le forain sert la main de son petit-fils, qui  passe un pied au-dessus de la moto pour lui dire bonjour. Nul n’est blafard sur l’escarpolette. Et la tasse à café nous réveille. Elle tourne comme une toupie, et je suis l’homme expresso qui vire et revire, sous les yeux d’une petite cuillère qui s’esclaffe.

25/04/2024

Le noceur était presque parfait.

Arthur m’avait confié qu’il voulait commettre un attentat contre l’institution du mariage…


- Mais tu ne vas pas bien ? C’est la ménopause ?


- Tu ne peux pas comprendre, m’avait-il répondu en ajustant une mèche.


- D’abord, on ne fomente pas un attentat contre une institution !


- Ben dis donc, heureusement que nous ne sommes pas en dictature…sinon faudrait pas compter sur toi…


Cette remarque fut sans lendemain.


 


Les années avait passé et il s’était laissé convaincre par Ludivine, une brune sexy en diable, de se marier, de faire une belle fête en Camargue. C’était surtout le côté « Réception de l’Ambassadeur » qui lui plaisait…  Il voulait une pyramide de Rochers Ferrero, des enfants qui jouent entre les canaux, un feu de camp, des filles en robes courtes, un orchestre gitan et des trompettes, une baignade dans la mer en fin de repas, des roseaux. Un feu d’Artifice au dessus de l’usine des Salins du midi et la pièce montée. Le sel sur la peau de la mariée…


 


Ludivine avait une robe cristaux de sel. Il avait envie de la prendre là sur l’autel de l’Eglise minuscule des Saintes-Maries. Ou entre deux caravanes, bercés par le bruit du ressac. La danseuse de Flamenco entama ses pas sur le parvis tandis qu’une pluie de riz complet attendait les  convives. Des grains de riz batifolèrent dans son costume et s’insinuèrent dans le jupon de Ludivine. Ses éclats de rire s’envolaient. Il l’aimait. Il y avait elle, l’eau et la vie. Ils coururent vers la voiture, une Mini pavoisée de blanc et entreprirent en riant de rejoindre la Mairie d’Arles. Ludivine conduisait. Il ouvrit la porte, sauta de la voiture et finit défiguré dans une manade.